Discrimination salariale : Hillary Clinton déboulonne 3 mythes
Theodora Navarro
2016-05-05 14:15:00
«Ce fossé coûte aux femmes et à leurs familles des milliers de dollars chaque année», estime-t-elle dans un article publié sur LinkedIn. Consciente que cette différenciation nuit tout autant à la société qu’à l’économie, elle déboulonne certains mythes et fait le point sur ce que représente aujourd’hui ce fossé entre les salaires.
Mythe 1 : ce fossé n’existe pas
Certaines personnes sont persuadées que ce fossé n’est qu’une invention politico-médiatique. «C’est faux», martèle Hillary Clinton, rappelant au passage qu’une femme travaillant à temps plein, une conseillère juridique par exemple, en 2014, était payée 79% du salaire versé à un homme pour un poste équivalent. Et si l’on ajoute le facteur ethnique, le fossé se creuse encore. L’ex-avocate avance ainsi les chiffres de 60% du salaire d’un homme blanc pour une employée noire, tandis que les employées originaire d’Amérique Latine ne seraient payées que 55% du salaire d’un homme blanc. Pourtant, comme elle le souligne, l’épicerie ne coûte pas moins cher parce qu’on est une femme, le loyer n’est pas proportionnel au salaire perçu et élever une famille en tant que femme n’est pas moins dispendieux. «Alors pourquoi les femmes sont-elles moins payées?», interroge-t-elle.
Mythe 2 : les hommes ne devraient pas être concernés par ce problème
Faux, répète encore la candidate démocrate. Si vous êtes marié à une femme, cela est votre problème car le revenu annuel du couple pourrait être supérieur. En tant que couple et famille, vous perdez de l’argent. Si vous êtes père, fils ou frère d’une femme, cela est votre problème également. Sans compter les hommes - nombreux - qui croient fort en l’égalité et savent que «ce n’est pas juste».
Mythe 3 : payer moins une femme est illégal, donc si la loi s’en occupe, c’est correct
Pourquoi en parler puisque la loi permet déjà de punir une telle discrimination ? Simplement parce que, malgré la loi, ce fossé continue d’exister, à chaque jour de paie, remarque Hillary Clinton. Y compris dans le monde juridique.
Pour l’ex-avocate, l’une des solutions à ce problème réside notamment dans la transparence en termes de salaires. Exiger que les entreprises rendent les salaires publics réduira la possibilité que les femmes soient payées moins que les hommes, à poste équivalent. Si, en tant qu’associé de cabinet ou patron d’entreprise par exemple, vous êtes inquiet à l’idée de rendre une telle information publique, c’est le signe que, peut-être, vous ne respectez pas l’égalité salariale.
L’autre solution, pour les femmes, est de prétendre à des postes longtemps réservés aux hommes : dans les TI, la médecine, les sciences de l’ingénieur. Mais aussi, dans le milieu juridique, de briguer les postes d’associées, de direction, de responsables.
«Le plus grand mythe, finalement, c’est de croire qu’on ne peut pas résoudre ce problème», conclut Hillary Clinton. «Ce n’est pas un problème de femmes, c’est un problème économique. Nous devons faire en sorte de permettre à tout le monde, hommes et femmes, de contribuer à l’économie de la manière la plus complète qui soit.»