L’avocate workaholic
Sonia Semere
2022-12-09 15:00:00
Au départ, celle-ci visait une carrière aux Nations Unies. Et puis finalement, après un baccalauréat en sciences politiques et en droit international à l’Université McGill, Me Veronica Vallelonga a développé un véritable intérêt pour le droit criminel.
Une fois l’obtention du Barreau en 2013, la course aux stages a pu commencer. À l’instar des autres étudiants en droit, la jeune femme s’imaginait dans un grand cabinet.
Puis en quelques heures à peine, revirement de situation. Consciente que le droit criminel l’animait davantage, Me Veronica Vallelonga, qui avait pourtant déjà été recrutée comme stagiaire dans un grand cabinet, fait quelques recherches en ligne, contacte Me Xavier Cormier, avocat en droit criminel à Montréal, et le rencontre aussitôt.
Le jour même, une entrevue s’organise et l’alchimie opère. « On s’est retrouvés Downtown et on a vraiment connecté », confie Me Veronica Vallelonga. Celle-ci est convaincue que c’est aux côtés de cet avocat qu’elle devra effectuer son stage.
Et c’est dans des conditions particulièrement avantageuses que l’étudiante de l’époque a pu effectuer son stage.
« J’avais une vraie flexibilité, je gérais mon emploi du temps comme je le voulais. En retour, les clients étaient vraiment contents de mon travail tout comme Xavier ».
Me Veronica Vallelonga a continué à travailler de cette manière en étant à son compte. Rappelons que c’était bien avant la pandémie mondiale et la généralisation du télétravail.
Cette manière de travailler était donc singulière pour l’époque et tout particulièrement dans le domaine du droit où les avocats sont habitués à passer de longues journées de travail dans leurs bureaux.
Vive le télétravail !
Entre Me Veronica Vallelonga et Me Xavier Cormier, la connexion est telle qu’en 2019, les deux avocats ont eu l’idée de fonder leur cabinet en droit de la famille, protection de la jeunesse, droit criminel et en litige. Leur idée ? Développer le concept de télétravail et offrir un maximum de flexibilité aux avocats qu’ils recrutent.
Selon l’avocate, c’est véritablement toute la vision du monde du travail qui est à repenser « C’est quoi le but d’être au bureau 8 heures par jour ? Pourquoi on doit demander à nos avocats d’être là tous les jours ? ».
Cette notion de flexibilité a pris d’autant plus de sens pour Me Veronica Vallelonga en 2018, lorsqu’elle a accouché de son premier enfant. « Au début, je me suis demandée comment j’allais faire, je travaillais non-stop… ».
Et puis finalement, Me Veronica Vallelonga a réalisé que concilier vie professionnelle et vie familiale était tout à fait possible.
« Quand j’étais en congé maternité, je travaillais de chez moi, j’avais mon bébé Lorenzo qui était là, mais je pouvais quand même parler avec mes clients ».
Chez Devichy Avocats, les avocats sont donc grandement invités à naviguer entre leurs préoccupations familiales et leurs dossiers du moment.
« Les avocats adorent cette flexibilité qu’on leur offre. Aujourd'hui, on est 50 avocats dans le cabinet », se réjouit la cofondatrice du cabinet. En seulement trois ans d’existence, on peut dire qu'il s’agit là d’une incroyable expansion.
Si le cabinet a pu s’agrandir si rapidement, c’est assurément les conséquences de la pandémie mondiale. Avec les confinements successifs, une hausse considérable des violences conjugales et des séparations a pu être constatée.
En tant qu’associée d’un cabinet consacré principalement au droit de la famille, Me Veronica Vallelonga a été aux premières loges de ces bouleversements sociétaux.
Selon elle, les tribunaux ont clairement changé leur regard sur les violences conjugales. Les directives ont changé et cela se ressent assurément dans le traitement des dossiers.
Une mentore
Aujourd’hui, Me Veronica Vallelonga agit principalement à titre de mentor au sein du cabinet. Celle-ci n’a pas de dossier à son nom. Elle est néanmoins constamment présente pour assister les autres avocats.
Mais alors, à une époque où les avocats suscitent constamment la défiance de la part du public, comment instaurer un lien de confiance ?
« C’est moi qui fait tous les entretiens avec les avocats, je m’assure que ce ne sont pas des avocats qui veulent juste facturer », explique Me Veronica Vallelonga.
Le cabinet a également instauré des sondages pour s’assurer que le staff est content. Des soirées, des dîners et même des cours de yoga sont régulièrement organisés.
« Les avocats du cabinet sont devenus mes meilleurs amis. On est plus qu’un cabinet, on est vraiment une famille. Quand tu es content au travail, cela se reflète dans tes relations avec tes clients », souligne l’avocate.
Celle qui n’hésite pas à se définir comme une workaholic fait figure de véritable modèle au sein de son cabinet.
À ceux qui aimeraient s’inspirer de Me Veronica Vallelonga, celle-ci n’a pas hésité à délivrer trois conseils pour conjuguer vie familiale et vie professionnelle.
Primo, l’organisation « J’ai absolument tout dans mon Google agenda, à quelle heure je dois donner le bain à mes enfants, à quelle heure je dois rappeler mes clients, à quelle heure je dois préparer le souper… ».
Selon l’avocate, il est également important de ne jamais se comparer aux autres. À l’ère des réseaux sociaux, la comparaison est si vite arrivée lorsqu’on est exposé à des vies virtuelles parfaites.
Enfin, l’avocate rappelle qu’il ne faut surtout jamais se décourager « Cela m’arrive tous les mois d’être débordée et perdue. Il y a des moments qui sont clairement plus difficiles que d’autres. Pour surmonter ces épreuves, il faut avoir un bon entourage ».
A
il y a 2 ansVive le PAMBA...
Nécessaire.
Anonyme
il y a 2 ansQuand même curieux de se déclarer "workaholic" en 2022. Exactement le genre de professionnel que plusieurs cherchent à éviter de peur que des erreurs surviennent en raison d'un surmenage. La liste est longue.