Parlez-vous «comme un avocat»?
Theodora Navarro
2016-05-02 14:15:00
Faire le lien avec ceux qui vous écoutent
Plaire à votre audience est le meilleur moyen de la convaincre. Garder une posture respectueuse et souscrire aux formules de politesse les plus élémentaires sont une façon idéale d’introduire votre requête et votre argumentation. En sollicitant poliment l’attention de votre audience, vous la préparez psychologiquement à accueillir favorablement votre déclaration. C’est fait? Alors attaquez!
Accepter de ne pas avoir prise sur tout
Vous êtes très «control freak»? C’est le moment de desserrer noeud de cravate et foulard imprimé et de lâcher du leste. Vous n’êtes pas responsable de l’état de la salle d’audience, de l’humeur du juge ou de celle des jurés. Vous n’avez par ailleurs qu’un contrôle limité sur le temps qui vous est alloué pour parler ou les moments où vous pouvez prendre la parole. Supprimez les effets stressants des choses superflues. Balayez-les d’un revers de main et concentrez-vous sur ce qui a de l’importance : vos paroles.
Jouer la carte de la communication effective
La seule chose qui prime vraiment, finalement, c’est la communication. C’est votre as, votre carte maître. Vous devez vous faire comprendre de l’audience, au lieu d’attendre qu’elle vous comprenne. L’effort doit venir de vous. Pour une communication efficace, privilégiez trois choses :
Concentrez-vous sur ceux qui vous écoutent. Qui sont-ils? Leurs visages expriment-ils la compréhension ? Montrent-ils des signes de confusion ? D’ennui? Ne vous plaignez pas des gênes éventuelles. Inutile de tancer le bruit de fond persistant ou l’audience trop bavarde, c’est à vous de vous adapter. Votre but est que le message passe, qu’importe les moyens. Respectez votre audience. Ne tenez pas un discours trop “jargonneux” sous prétexte que votre métier, c’est la loi, et qu’ils n’ont qu’à s’informer. Votre premier rôle, c’est de vulgariser.
Donner l’impression que vous êtes crédible
Vous voulez donner aux gens l’envie de vous croire ? Alors dites la vérité. Si vous mentez ou faites semblant, les plus fins observateurs vous déjoueront immédiatement. Votre posture, votre ton et vos gestes ne seront pas les mêmes. Parlez de ce que vous connaissez, montrez que vous avez travaillé en amont, appuyez-vous sur des faits réels, organisez votre présentation. Si vous annoncez au départ que vous allez aborder trois points et que vous respectez cet ordre, votre audience n’en sera que plus attentive.
Montrer pour marquer les esprits
Les images valent mieux que les mots. Sans vous précipiter pour louer un projecteur, réfléchissez à la meilleure manière d’illustrer vos propos : des exemples précis, des métaphores, soyez créatif! L’important n’est pas que les gens disent de vous que vous êtes un excellent orateur, mais que ce que vous avez dit les marque suffisamment pour qu’ils le gardent en mémoire. Simplicité et images fortes sont donc de rigueur.
Savoir s’arrêter
Un bon avocat doit savoir quand s’arrêter. Si vous avez besoin de répéter encore ou de vous paraphraser, c’est que votre communication n’a pas été assez efficace. Mieux vaut terminer en donnant à l’audience l’envie d’en savoir plus, que de s’arrêter parce que l’ensemble de votre public montre des signes d’ennui profond.