Pourquoi je n’ai pas fait de burn out
Céline Gobert
2013-05-21 17:00:00
Il faut dire que l’avocat s’emploie tous les jours à bien équilibrer sa vie et sa pratique, pour rester au top de son potentiel. Cela passe par beaucoup de « préparation mentale», dit-il.
En travaillant souvent du matin au soir, 7 jours sur 7, l’avocat est clairement exposé à ce gros stress caractéristique.
« Entre nos tâches quotidiennes, les clients, les secrétaires, adjointes, appels téléphoniques, courriels etc., on n’arrive parfois pas à trouver assez de temps pour bien travailler sur nos dossiers. 24 heures dans une journée ne sont pas assez. »
Me Melko nous offre son témoignage, à travers lequel, en filigrane, se dessinent quelques conseils pour éviter le surmenage.
1- Conserver des activités en dehors du travail
« Je trouve que c’est bien de faire autre chose que de travailler comme un malade», explique Me Melko, bien qu’il reste d’accord avec l’adage « le travail c’est la santé».
Pour autant, s’il faut toujours savoir « cultiver son jardin», affirme-t-il en citant Voltaire, il faut aussi donner un « break à son cerveau».
« J’amène mes neveux dans les musées par exemple, ou à l’extérieur. Et je trouve le temps de pratiquer plusieurs sports, comme la natation, le spinning et le jogging.»
En outre, il s’entraîne actuellement pour courir le Spartan Race à la fin du mois et un autre marathon en septembre.
« Le soir quand j’arrive à la maison, et si je n’ai pas eu le temps d’aller au gym, je prends mes espadrilles et je cours un 5 kilomètres, tout seul, avec ma musique, cela me fait énormément de bien».
2 – Savoir se divertir
L’avocat dit apprécier tout particulièrement le chanteur Bon Jovi, et le québécois Gregory Charles. Et, il écoute, ‘Skyfall’ d’Adèle en boucle, en bon « fan de James Bond».
Écouter de la musique, lors d’une pause, ou à la sortie du bureau, lui fait un bien fou.
Enfin, n’hésite-t-il pas à se rendre en 5 à 7 avec ses amis.
L’occasion de fréquenter quelques terrasses salvatrices : le ‘Univers’, "Mozza" ou "Zibo" à Laval, le ‘Newton’ à Montréal, ou encore la "Terrasse Nelligan" de l'Hotel Nelligan côté Vieux-port.
3 - Bien s’alimenter, prendre l’air
« Je ne vous cache pas qu’il est parfois dur de prendre son lunch à l’heure du lunch», confie Me Melko, parfois contraint de ne s’alimenter qu’à 3 :30 pm.
Pour autant, il fait toujours très attention de bien s’alimenter : manger des salades, beaucoup de fruits, dit-il. Et, surtout, il essaie toujours de sortir, pour éviter de manger, comme bon nombre d’avocats, en tête à tête avec son clavier d’ordinateur.
« Au lieu de prendre un taxi, je privilégie une petite marche pour me rendre au Palais de justice, explique Me Melko, cela me change les idées».
4 – Rester positif
Parce qu’il est bien entouré, par sa famille, ses parents, ses cousins, ses frères et ses amis, Me Melko essaie de relativiser les galères du quotidien. La présence de ses proches l’aide énormément.
« Aussi, je suis pratiquant, je vais à l’Église le dimanche. Si ce matin à la Cour cela s’est mal passé, je me dis que demain ça va bien aller, je ne perds pas espoir», confie l’avocat, bien conscient que le facteur solitude est l’un des terreaux favoris du burn out.
5 – S’organiser
Au coeur de ses lectures inspirantes, telles « Prêt pour l’action» de David Allen ou encore « Outliers» de Malcolm Gladwell, Me Jean-Paul Melko pioche des conseils sur les bonnes attitudes à adopter face à la montagne de travail qui l’attend tous les jours.
« Le premier dit par exemple que le problème n’est pas la quantité de choses que l’on a à faire mais les obstacles qui nous empêche de passer à l’action, détaille-t-il. Ces auteurs me motivent, on voit que l’on est pas le seul.»
Ainsi, priorise-t-il beaucoup ses tâches : il liste notamment ses urgences.
« Je m’assure de faire trois tâches avant midi, je vais alors être satisfait. Puis, je liste trois tâches à accomplir en après-midi.»
Du deuxième ouvrage, il essaie d’en apprendre le plus sur la façon de maximiser ses compétences.
« Le livre montre comment les gens d’exception, comme les joueurs de hockey réputés, ou encore Bill Gates, en sont arrivés là».
Selon l’auteur, il faut consacrer au moins 10 000 heures à son activité pour se dire au top et atteindre le niveau de compétence et d’excellence.
Si l’on prend une base de 5 heures pleines, par jour, dédiées au droit, un avocat devrait donc consacrer 2000 jours à sa pratique pour devenir un super pro.
« Combien de temps cela prend-t-il pour un avocat solo avant de réussir à son compte ?, s’interroge Me Melko, on rejoint ces chiffres, … de 3 à 5 ans…».
Et vous, quelles sont vos tactiques pour éviter le burn out ?