Avez-vous la personnalité d’un avocat solo?
Emilie Therrien
2013-09-09 14:15:00
L’avocat solo est (quasiment) indifférent au stress
Partir à son compte, c’est faire face aux turbulences d’une carrière marquée par l’incertitude, du moins pour les premières années.
Les clients sont-ils satisfaits de mes services? Vais-je avoir des nouveaux clients la semaine prochaine? Vont-ils payer mes honoraires? Ai-je mis assez d’argent de côté pour payer mes acomptes provisionnels? Suis-je capable de relever le défi, avec mon peu d’années d’expérience?
L’avocat solo doit avoir une bonne résistance au stress, car il sera confronté tous les jours à des situations qui visent tous les aspects d’une entreprise : administration, service avant et après-vente, gestion des plaintes, développement des affaires, etc.
Je me demande parfois comment vais-je être capable de terminer la semaine, voire la journée tellement je dois penser à tout… Par chance, j’ai mon réseau pour m’aider dans ce genre de situations!
Zone de confort : zone interdite!
Le 9 à 5, les « premières fois » supervisées, les patrons pour pouvoir nous prendre sous leurs ailes… Tout cela n’existe pas dans la vie de l’avocat solo.
Depuis que je suis à mon compte, je vis toutes sortes d’émotions. Je dois agir, réagir et prendre des décisions au mieux de mes connaissances, en fonction de mon expérience.
C’est parfois essoufflant, mais j’apprends un tas de choses quotidiennement, et ce d’une manière accélérée. Il faut des premières fois à tout et je n’hésite pas à me lancer dans la fosse aux lions (aller à la cour, rédiger un nouveau type de contrat, etc.) pour sortir de ma zone de confort.
La pratique solo implique impérativement de prendre des risques et de marcher sur des œufs!
L’avocat solo est hyperactif
Saisir les opportunités qui se présentent : tel est le mantra de l’entrepreneur et de l’avocat solo.
Ce dernier n’est pas parti à son compte pour attendre sagement dans son bureau que les mandats apparaissent par miracle! Il carbure aux défis et ne prend jamais rien pour acquis.
Je fais valoir mes services dès que la chance se présente et je suis constamment en mode «développement professionnel ». Faire partie d’un conseil d’administration (ou deux, ou trois!), écrire dans diverses publications, courir les associations et leurs 5 à 7, etc. : il faut être partout et ne jamais arrêter.
L’avocat solo est un nerd autodidacte et… insatiable
L’avocat qui pratique à son compte doit acquérir rapidement le plus d’expérience dans ses domaines de pratique. Cela se fait évidemment par les mandats qu’il accomplit, mais aussi par l’apprentissage plus traditionnel.
De mon côté, j’ai déjà dépassé depuis longtemps le nombre d’heures requises pour la formation continue et je continue de suivre des formations dans mes domaines de prédilection. J’ai aussi une liste de plusieurs livres que je m’efforce de lire pour mieux comprendre le droit, les techniques de négociation, etc. Si personne ne nous montre comment faire les choses, autant les apprendre par nous-même!
Quels sont, selon vous, les autres traits caractéristiques des avocats pratiquant à leur compte? Vous reconnaissez-vous dans certains que je viens de décrire?
Émilie Therrien est avocate dans une société nominale et pratique dans plusieurs domaines de droit. Elle collabore également au Journal du Barreau. Chaque semaine, elle fait part des hauts et des bas de la pratique solo sous forme d’anecdotes et de trucs, le tout dans le but de faire comprendre ce que constitue le quotidien pas toujours facile des avocats travailleurs autonomes.