Portrait d’un jeune avocat solo
Emilie Therrien
2013-09-16 14:15:00
Endosser le rôle d’entrepreneur n’était toutefois pas nouveau pour Me Tremblay. En effet, celui-ci était jusqu’à récemment propriétaire d’une entreprise d’aménagement paysager et de systèmes d’irrigation qu’il avait créée alors qu’il avait… 14 ans!
« J’ai voulu jumeler mon background d’entrepreneur avec celui d’avocat pour aider les gens à se partir en affaires, souligne Me Tremblay. Je suis comme un coach dans les décisions d’affaires. »
Comment s’est passé le début de la pratique à son compte? « J’ai commencé les premières semaines à monter mon entreprise, faire mon site Internet, etc. J’ai évalué que je devais seulement faire un certain nombre de mandats précis pour arriver financièrement. Mais bien vite je me suis dit : où sont les clients? J’ai compris que je devais faire plus que seulement des créations d’entreprises. »
Me Tremblay a donc élargi ses services pour inclure notamment le litige, dans les limites de ses compétences, bien évidemment!
Tester le marché
Me Tremblay avait tout de même testé le marché du travail avant de devenir travailleur autonome. « Quand j’étais au CRAC, j’avais envoyé des curriculum vitae. J’ai eu des entrevues dans des entreprises et des cabinets d’avocats, même des grands cabinets, sans que cela aboutisse à une offre vraiment intéressante. Dans tous les cas, je voulais prendre quelque chose de ‘challengeant’ », relate-t-il. Mais j’avais déjà l’idée de partir à mon compte de toute façon. »
Maintenant qu’il est bien lancé, Me Tremblay apprécie beaucoup la pratique solo. « Ce qui me plaît le plus, c’est quand le client suit mon conseil. C’est très gratifiant, dit-il. Quand on est jeune, on fait du mieux qu’on peut pour donner des conseils. C’est nous qui faisons les calls et c’est très stressant; tu n’as pas de patron ni de senior qui peut te guider. Alors si tu donnes un conseil à un client, que ça fonctionne et qu’il te remercie, notamment en te référant à ses contacts, c’est vraiment super! »
Accepterait-il d’être avocat salarié à nouveau? « Non », dit-il d’un ton sûr. « Mais bon, évidemment si j’avais une offre en or avec un beau challenge, alors j’y penserais. Mais avant d’être simple employé, je serai employé de ma compagnie d’aménagement paysager! »
Et des associés? Me Tremblay pense qu’il est encore trop tôt pour penser à cela, bien que d’avoir un associé pratiquant en litige pourrait être une avenue envisageable.
Des conseils
Pour terminer, nous avons demandé à Me Tremblay quel conseil il pourrait faire pour les jeunes avocats qui aimeraient partir à leur compte. « Il ne faut pas avoir peur de dire non à certains clients. Lorsque tu commences et que tu reçois des clients, tu es déjà excité parce que ce sont tes premiers clients. Mais c’est essentiel de préserver son intégrité. Enfin, ton taux horaire, tu le mérites, ton temps est précieux et ton stress a un prix alors n’hésite pas à imposer tes limites. »
Nous remercions Me Tremblay pour sa collaboration et lui souhaitons bonne chance dans sa carrière d’avocat solo!
Émilie Therrien est avocate dans une société nominale et pratique dans plusieurs domaines de droit. Elle collabore également au Journal du Barreau. Chaque semaine, elle fait part des hauts et des bas de la pratique solo sous forme d’anecdotes et de trucs, le tout dans le but de faire comprendre ce que constitue le quotidien pas toujours facile des avocats travailleurs autonomes.