Survivre à la pratique à son compte

Je le répète souvent à mon entourage: pratiquer à son compte est l’équivalent d’être continuellement sur des montagnes russes. La montée est agréable et excitante, mais la descente peut parfois donner le tournis et le mal de cœur! Cela peut être épuisant à la longue, et voici certains de mes trucs afin de survivre et rester motivé.

Des vacances forcées

Contrairement aux avocats salariés, les avocats solo n’ont pas de semaines de vacances payées par leur «employeur». Ainsi, si je prends des vacances à l’étranger, je dois non seulement payer le coût du voyage, mais je n’ai aucun revenu durant cette période. La tentation est donc forte de prendre peu ou pas de vacances.

Attention! Il est essentiel pour la santé mentale de tout avocat à son compte de s’imposer des vacances au moins deux fois par année. À l’instar d’un entrepreneur, l’avocat solo pense à son travail à tout moment de la semaine: matin, soir, fin de semaine. Il faut donc qu’il prenne des vacances pour réellement décrocher. De mon côté, je reviens d’une semaine dans le Sud et je me suis fait plaisir en ne consultant pas Internet de la semaine. Au diable les courriels, les Jeux olympiques et la Commission Charbonneau! Je n’ai pas pensé au travail et j’ai un teint bronzé qui fait du bien.

Sortir de sa bulle et aller voir les confrères et consœurs

Qu’il soit dans une société nominale ou qu’il pratique à son domicile, l’avocat solo demeure ultimement le seul responsable de tout ce qui est lié de près ou de loin à sa pratique. Ainsi, il est intéressant de sortir de sa bulle et d’aller luncher ou prendre un verre avec des confrères et consœurs à leur compte ou en petit cabinet, et ce afin d’échanger sur sa pratique et voir ce qui se fait ailleurs.

On peut y dénicher des trucs ou des manières de travailler qui peuvent être intéressantes pour soi et les intégrer à sa pratique. Cela nous évite aussi de prendre des mauvais plis et d’aiguiller ses techniques. J’aime pouvoir poser plein de questions sur la pratique des autres et voir leur réaction quand je leur fais part de mes méthodes de travail. C’est très enrichissant et motivant!

Patienter: une vertu

On dit de ma génération qu’elle est impatiente et qu’elle saute des étapes sans prendre la peine de mettre les efforts nécessaires. Que ce soit vrai ou faux importe peu: le métier d’avocat exige du temps et de la patience. Je ne deviendrai pas millionnaire dans ma première année comme avocate à mon compte. Il faut tout bâtir de A à Z et cela prend du temps.

Je confesse que parfois j’ai des «crises» et j’aimerais que tout soit bien organisé que je sois des plus efficaces et avoir le plus beau des succès maintenant. Déjà, franchir la première année à son compte est une étape importante et cela ne peut que s’améliorer au fur et à mesure que le temps passe.

Et vous, quelles sont vos trucs pour vous motiver dans votre pratique?