"Je me mêle de leurs affaires !"
Daphnée Hacker-b.
2013-02-28 14:15:00
« Le but de mon travail est simple : je veux faire sauver de l’impôt à tout prix à mes clients, ce sont les moyens d’y parvenir qui sont un peu plus compliqués ! » s’exclame ce père de famille au sourire franc.
L’esprit familial, il ne le retrouve pas seulement à la maison. Celui qui dispense des services-conseils à une clientèle composée de PME et de leurs actionnaires, pour le compte de la firme d’experts comptables Richter, se retrouve souvent dans des situations de transfert générationnel.
« Une partie importante de mon mandat est de bien m’insérer dans l’entreprise, de prendre le temps de connaître le propriétaire, les actionnaires principaux, mais aussi de rencontrer les enfants qui seront peut-être appelés à la succession », note l’associé qui est dans la firme depuis 2005.
Aussi, de plus en plus d’employés s’intègrent à l’actionnariat en vue de prendre éventuellement en main l’entreprise, poursuit-il, il faut aussi les rencontrer et comprendre leurs motivations.
Il faut faire plus qu’assurer une expertise en crédit d’impôts ou en réorganisation, acquisition et vente d’entreprise. Selon le fiscaliste de 42 ans, l’aspect psychologique et émotif lié à une entreprise est incontournable.
« L’art d’être un bon conseiller en fiscalité réside selon moi dans la capacité de trouver un terrain d’entente entre les possibilités financières du client et ses émotions et désirs personnels. »
Peu importe le milieu duquel proviennent ses clients, qui sont tant dans les secteurs de l’informatique, de la construction, du transport scolaire et de l’automobile, la clé d’une bonne fiscalité est de faire une bonne « prospection ».
« Même si la vente ou le transfert de leur entreprise n’est pas imminent, il faut réfléchir longtemps à l’avance à la structure fiscale et juridique qui va permettre d’économiser le plus d’argent, souvent plusieurs années avant. »
Une question de communication
Mr Lauzon est souvent impliqué dans des transactions d’envergure, où il est appelé à travailler étroitement avec les avocats et le client.
« Pour assurer la réussite, il faut avoir un échange constant avec l’avocat, pour partager nos connaissances du dossier et les informations spécifiques à nos champs d’expertise. »
Même s’il veut assurer la meilleure santé du portefeuille de son client, le fiscaliste doit parfois reconnaître que les risques du point de vue juridique ne valent pas les économies.
« Il m’est arrivé de constater que je pouvais faire économiser jusqu’à 200 000 $ d’impôt à mon client, mais l’avocat m’a rappelé qu’il s’exposait à des risques d’amendes salées, j’ai donc accepté de reculer », raconte-t-il.
Peu importe la transaction, poursuit-il, il ne faut jamais délaisser le client et plutôt le maintenir informé de nos démarches, même si elles sont complexes et parfois pas très digestes.
« Certains de mes clients possèdent des notions fiscales, d’autres beaucoup moins, je tente donc de leur exposer les grandes lignes du débat fiscal et juridique. Il arrive trop souvent que les jeunes comptables aillent dans des détails complexes du dossier, ils confondent tout le monde ! »
Simplifier, vulgariser, communiquer… voilà la façon d’aider le client à prendre part au processus décisionnel et, surtout, lui permettre de faire beaucoup d’économie.
M. Lauzon croit fermement à l’importance du transfert de connaissance et c’est pourquoi il donne de façon régulière des cours aux membres de l’Association de planification fiscale et financière (APFF) ainsi qu’à ses collègues de Richter.
Stéphane Lauzon en vidéo :