Pour en finir avec la corruption

Les dirigeants de toutes tailles de société demandent régulièrement conseil à Yves Nadeau, qui agit depuis 25 ans comme conseiller en gestion des risques.

L’associé à la firme comptable Richter constate que depuis le début de la commission Charbonneau, un grand nombre de sociétés lui demandent d’évaluer leurs risques « réputationnels ».

« Un évènement aussi majeur que la commission vient mettre la puce à l’oreille d’un grand nombre de cadres, qui veulent s’assurer que leur entreprise applique les meilleures pratiques de gouvernance et d'éthique », indique M. Nadeau.

C’est à ce moment précis que l’expertise de ce comptable est convoitée. Partenaire privilégié des conseils d’administration, des comités d’audit et de la haute direction de sa clientèle composée de sociétés ouvertes à des sociétés d’État, M. Nadeau ne manque pas d’idées pour bien guider les dirigeants dans la prévention.

« Je tâche de faire comprendre aux gens l’importance de prévenir les risques qui planent au-dessus de leur entreprise. » Par exemple, poursuit-il, le fait de montrer des entreprises du même secteur qui ont été touchées ou frappées par la fraude ou encore par la collusion.

Depuis dix ans, le développement des technologies de communication, des médias et des réseaux sociaux force les entreprises à faire preuve d’une grande transparence.

« Cette prise de conscience fait en sorte que de plus en plus de clients m’approchent pour que je les aide à revoir leur culture organisationnelle », mentionne celui qui est aussi à la tête du groupe Certification de Richter depuis un an.

Un conseil de M. Nadeau pour aider à éradiquer la fraude au sein d’une entreprise : augmenter le sentiment d’appartenance des employés. Plus ceux-ci sont fiers de l'organisation pour laquelle ils travaillent, plus ils seront prêts à dénoncer les pratiques douteuses.

Un parcours marquant chez Téléglobe

La culture d’entreprise, la culture du changement, autant de choses que M. Nadeau a apprises lors de son passage, en début de carrière.

Vers la fin des années 90, M. Nadeau quitte un cabinet comptable pour joindre une entreprise publique dans le commerce des télécommunications, Téléglobe Canada¸.

Rapidement, il est impliqué dans le processus de privatisation de la société. « Une telle manœuvre comporte son lot de défis, raconte-t-il, il fallait définir de nouvelles façons de faire pour introduire une mentalité plus commerciale. »

Cette expérience de terrain, qui a duré près de 5 ans, a permis à M. Nadeau de comprendre les rouages complexes d’une entreprise d’envergure internationale et a confirmé sa passion pour le service-conseil.

« C’est le fait de prendre part à cette transition entre le monde public et privé qui m’a motivé à vouloir conseiller les entreprises, tant privées que publiques », ajoute-t-il.