Réaliser le rêve américain
Daphnée Hacker-b.
2013-04-11 14:15:00
Si elle a préservé son accent parisien, la comptable de la firme Richter a toutefois adopté les coutumes québécoises.
« Je me souviens, lorsque je travaillais en France, il a fallu quatre ans avant que je tutoie l’un de mes plus proches clients, alors qu’ici après une ou deux rencontres, c’est réglé! » raconte en entrevue avec Droit-inc celle qui se spécialise en certification auprès de PME et de sociétés publiques oeuvrant dans divers secteurs, tels l’alimentation, le divertissement, le manufacturier et l’ordre professionnel.
Au sein de la firme depuis 2006, Mme Caudiu se consacre de plus en plus à attirer au Québec des sociétés européennes, principalement françaises, qui ont manifesté un intérêt pour la Belle Province.
Comme ces compagnies d’outre-Atlantique, c’est au terme d’une longue épopée que la directrice générale du groupe Certification a décidé de rester au Québec pour de bon. Elle a entamé sa carrière chez PricewaterhouseCoopers à Paris, qui l’a mené au bureau de Montréal, puis après un passage de quelques années en entreprise privée, elle a finalement atterri à la firme Chamberland Hodge en 2006 (fusionné à Richter en 2009).
Depuis les dernières années, elle multiplie les allers-retours Montréal-Paris pour dénicher les clients potentiels, qu’elle rencontre par le biais de divers réseaux, tels que RSM France, l’ambassade de la France à Montréal, Montréal International ou encore le bureau d’Investissement Québec à Paris.
« Je joins l’utile à l’agréable », souligne avec un clin d’oeil celle qui a encore toute sa famille en France.
Avocat, comptable, banquier : les trois piliers de l’intégration
Selon Mme Caudiu, lorsqu’une entreprise veut s’implanter ici, elle doit vite entrer en contact avec trois joueurs essentiels.
« C’est souvent l’avocat qui a le premier contact, puis le conseiller financier et ensuite le banquier ». Certains juristes se spécialisent dans l’intégration des nouvelles entreprises européennes, dont Me François Boscher, du cabinet Boscher Derhy Desmarais Godwin, un avocat d’origine française qu’elle côtoie régulièrement.
L’objectif ultime de leur travail? Rendre la vie facile aux clients, répond-elle d’un ton sincère. Il est important de travailler conjointement, poursuit-elle, « nous avons tous le souci d’aider le client à bien saisir les règles du jeu juridique, fiscal et bancaire, afin qu’il puisse mettre son énergie sur les ventes et le marketing, notamment ».
Comme elle, Me Boscher jouit d’une expérience franco-québécoise qui permet de bien guider les entrepreneurs européens.
Les avantages de la double expérience
Selon Mme Caudiu, son expérience de vie partagée entre la France et le Québec l’aide énormément à apporter des conseils judicieux aux entrepreneurs européens qui font leur premier pas au Canada.
« Je joue un rôle important de service-conseil, poursuit-elle, j’apporte au client l’expertise, le réseau, mais surtout, une vision claire de l’état du marché. »
Au-delà de ses connaissances des règles comptables et des modes de fonctionnement des deux pays, elle cerne bien les différences culturelles qui, lorsqu’incomprises, peuvent nuire à l’intégration.
La notion de ponctualité, par exemple, n’est définitivement pas la même pour un Français qu’un Québécois. « En France, être en retard à un rendez-vous ça arrive souvent, ici ça ne passe pas! » rappelle-t-elle souvent à ses clients fraîchement arrivés.
C’est donc grâce à un mélange de petits conseils judicieux et de longues conversations pour bien préparer ses futurs clients que Sophie Caudiu permet à de nombreux entrepreneurs de réaliser, à leur façon, le rêve américain.