Tenir tête à la crise financière
Daphnée Hacker
2014-05-01 14:15:00
Mme Latendresse accompagne ainsi les contrôleurs bancaires dans l’évaluation de la situation financière d’entreprises, qui, souvent, ne respectent plus leurs marges de crédit. Elle analyse leur viabilité, leurs besoins de fonds et prépare une révision de la projection financière. «J’essaye de prévenir les défauts de paiement, le but est d’éviter que la banque perde de l’argent, mais aussi que la compagnie rebondisse sur ses pieds», décrit-elle.
Pour être un conseiller efficace, il faut savoir prendre connaissance très rapidement d’un dossier et tenter de trouver les meilleures solutions dans un court laps de temps, explique-t-elle. «Il faut rester concentré sur le travail, ne pas se laisser aller par les émotions ou céder sous la pression.» C’est à New York que la comptable a appris à garder son sang froid, même dans les situations les plus désolantes. Retour dans le passé.
New York, septembre 2008
Embauchée par la firme KPMG à New York, Mme Latendresse a mis le pied dans la Grosse Pomme au début du mois de septembre 2008. La même semaine, la banque d’investissement Lehman Brothers fait faillite. Cet évènement a marqué la seconde phase de la crise de liquidité qui sévissait depuis 2007. «À KPMG, près de 40% des plus jeunes employés se sont fait mettre à pied», se remémore celle qui, par crainte de faire partie des malheureux, n’a même pas osé défaire sa valise durant plusieurs semaines. «Je ne savais pas ce qui allait m’arriver, j’étais constamment dans l’incertitude de perdre mon emploi.»
La chance lui a souri et elle n’a pas été emportée par la vague de licenciements. «J’ai été plus que chanceuse, non seulement je suis restée, mais j’ai eu accès à une super équipe», raconte celle qui a travaillé durant deux ans en certification, afin d’obtenir son titre de comptable professionnel agréé.
Après deux ans à faire des vérifications des états financiers, Mme Latendresse a eu envie de changement. Elle s’est alors joint à la banque Goldman Sachs. Agissant comme contrôleur de fonds d’investissements immobiliers, son expérience a été formatrice mais parfois difficile. «Le quotidien était très routinier, et mes interactions avec les clients très rares.» Désirant rentrer à Montréal, la jeune femme a déniché un poste à la firme Richter, où elle a maintenant une diversité de clients et de tâches, qui lui permettent notamment de côtoyer des avocats.
En équipe avec les banquiers et les avocats
L’expérience de New York a beaucoup apporté à Sophie Latendresse. «Ça m’a appris à évoluer dans un milieu toujours tendu, à accepter des réalités dures tout en continuant à avancer.» Selon la comptable, son bagage passé sert très bien ses nouvelles occupations.
Celle qui semble passionnée des diagnostics d’entreprises et de l’élaboration de solutions aime l’idée de redresser une entreprise. En effectuant des mandats de surveillance des flux monétaires pour les banques, elle est en mesure d’apporter des conseils aux entrepreneurs. «Parfois, ça semble de petits conseils anodins, qui aident par exemple à mieux gérer le fonds de roulement, et au final, la compagnie peut éventuellement sortir du rouge!»
Quand la situation ne s’améliore pas, il faut parfois organiser la vente d’une partie de l’entreprise pour éviter la faillite. C’est souvent à ce moment qu’elle est appelée à contacter des avocats qui l’aident à réviser le contrat de vente. «Mes interactions avec les juristes jusqu’à présent sont toutes très positives. On a l’impression de vraiment former une équipe», dit-elle. À son avis, les avocats sont des alliés indispensables, qui lui permettent d’intégrer une réflexion juridique à ses analyses.