Une avocate chez les comptables
Daphnée Hacker-b.
2013-03-28 14:15:00
C’était en 1992, se remémore Me Diane Tsonos, chef du groupe des successions au sein du service de fiscalité, en faisant glisser les perles de son collier sur ses doigts.
« Disons que le fait d’être nommée associée était plus planifié que celui devenir mère au même moment! » lance en riant celle qui a fait ses débuts au Ministère de la Justice en litige fiscal.
Démarrer une carrière comme associée en même temps qu’une famille n’a pas été de tout repos, mais c’est possible, explique l’avocate. C’est d’ailleurs le message qu’elle veut transmettre aux employées du cabinet, qui représentent 40 % de l’effectif.
« Depuis notre fusion avec Toronto, nous sommes 57 associés hommes et 9 associées femmes, il faut équilibrer ça », martèle Me Tsonos. Celle-ci a d’ailleurs participé à la mise sur pied du comité « Femmes et leadership » qui vise à aider les employées à vocaliser leur désir de devenir associées, et à leur donner les outils pour monter dans l’échelle hiérarchique.
Les employeurs sont de plus en plus ouverts à différents modèles de travail. « Lorsque mes deux garçons étaient à l’école primaire, j’ai réussi à convaincre les associés-directeurs de travailler à temps partiel. »
Celle qui est maintenant responsable d’une équipe multidisciplinaire se dit tout aussi ouverte à discuter avec chacun des employés pour trouver le modèle de travail qui leur permettra la meilleure conciliation famille-travail.
L’union fait la force
À la tête du département successoral depuis 2006, Me Tsonos explique que la force de son équipe réside dans le fait qu’elle est multidisciplinaire. Le fait d’avoir autant des notaires, des comptables professionnels agrées, des analystes financiers que des administrateurs permet selon elle d’offrir un meilleur service.
« Un testament est un document qui implique beaucoup de concepts vagues, c’est lors de sa mise en œuvre qu’il faut une équipe multiplateforme pour détailler en chiffres ce que ces concepts impliquent », souligne celle qui a des clients qui proviennent majoritairement du domaine de l’immobilier.
D’ailleurs, l’un de ses clients en immobilier est une famille avec laquelle elle fait affaire… depuis quatre générations! Lorsqu’on suit de près un client depuis tout de temps, on devient presque un membre de la famille, confie-t-elle.
« J’ai pu jouer un rôle privilégié en les accompagnant à chaque étape dans leurs choix personnels et professionnels, que ce soit leurs fiducies familiales, les aider à vendre une partie de l’entreprise ou encore faire leur testament », raconte-t-elle.
L’avantage d’être avocate
Être une bonne fiscaliste, c’est plus qu’établir une bonne relation avec le client. Il faut entretenir une bonne communication avec les autres acteurs de la planification successorale.
« Ici on ne fait aucune rédaction de testament ou fiducie, indique-t-elle, on parle avec nos clients de leurs besoins fiscaux et on s’assure ensuite de bien traduire cette volonté à l’avocat ou au notaire impliqué. »
Avoir une formation en droit s’avère souvent très utile, renchérit Mme Tsonos. « Je suis capable de détecter rapidement si une clause devrait faire l’objet d’une opinion juridique », insiste celle qui croit fermement que la clé d’un testament bien rédigé réside dans une bonne synergie d’équipe.
« Je suis autant dévouée à offrir le meilleur service à mes clients que je suis motivée à inciter mes collègues féminines à faire le saut comme associées! » conclut-elle avec un air déterminé.