Ce que les contentieux doivent affronter en 2022
Jean-Francois Parent
2022-03-16 14:15:00
Si la reprise économique génère une croissance des activités, il en est de même avec l’adoption des technologies qui forceront les conseillers juridiques à faire plus avec moins et à maximiser leur productivité. Et ce, alors que les gains d’efficacité sont menacés par de forts taux de roulement.
La pandémie a bien illustré à quel point les activités courantes d’une entreprise ne sont pas tant affectées par les événements connus que par les événements perturbateurs qu’on n’a pas vu venir.
Voici donc le palmarès des grands enjeux pour 2022, selon DiliTrust.
Le recrutement et la rétention du personnel
Avec des taux de roulement qui dépassent les 20 % dans plusieurs secteurs, dont le milieu juridique, être un employeur attrayant et doté d’un fort pouvoir de rétention devient un avantage concurrentiel.
C’est pourquoi le recrutement doit intégrer des objectifs de diversité, d'équité et d'inclusion dans ses processus, d’autant que 72 % des chercheurs d’emplois l’exigent. DiliTrust estime ainsi qu’une telle intégration élargit le bassin de recrutement.
De plus, les attentes des candidats changent, on le sait : on veut davantage de flexibilité quant aux conditions de travail, aux avantages et à la rémunération.
Les opérations
Un département d’affaires juridiques n’a pas que des avocats, il doit aussi pouvoir compter sur des spécialistes des processus d’affaires, des pratiques et des activités opérationnelles, comme les budgets et la communication. Ils sont la clé d’un service bien huilé. L’an dernier, l’''Association of Corporate Counsel'' observait que le nombre d’employés affectés aux opérations dans un service juridique avait triplé par rapport à l’année précédente. Les trois secteurs qui connaîtront une telle croissance, au Canada, sont les biotechnologies, la technologie et les services financiers.
Et leur travail les place au cœur des activités du conseil d'administration, ce qui ne manquera pas d’appuyer les efforts d’un service juridique qui doit batailler pour des budgets et démontrer sa rentabilité.
La cybersécurité
Alors c’est aujourd’hui plus du tiers de la main-d'œuvre qui travaille de la maison. Et cela génère de nouvelles menaces, qui augmentent avec le temps passé sur les réseaux corporatifs à partir d’équipement personnel. Ce dont les cybercriminels tentent de profiter
D’ailleurs, les cyberattaques augmentent en fréquence, et génèrent de plus en plus de dégâts. Et le rapport du cabinet Blakes sur les tendances en cybersécurité en 2021 illustre l’ampleur de la menace. Les cyberattaques ciblent les industries, le secteur manufacturier, les administrations publiques et les services professionnels avec vigueur. Les attaques se font surtout au rançongiciel, et 70% d’entre elles causent des fuites de données.
Lextech
Les technologies juridiques ont également le vent en poupe, et l’automatisation des procédés est en croissance. Les technologies de signature électronique, de gestion de contrat et de la documentation et la facturation électronique permettent d’automatiser les tâches répétitives comme la facturation et le classement, augmentant d’autant la productivité des services juridiques.
En corollaire, l’analytique juridique prend également de l’ampleur, d’autant que les services juridiques cherchent à réduire leurs coûts et à suivre leurs résultats. L’analytique prévisionnelle permet d’évaluer la probabilité de litige, alors que l’analytique textuelle permet d’optimiser l’analyse des documents et que l’analytique en général permet d’identifier les tendances. L’utilisation de ces outils décuple les pouvoirs d’analyse et d’évaluation des services juridiques, consolidant ainsi leur rôle de conseiller d’entreprise et de partenaire stratégique.