De la pratique privée à l’entreprise : 5 choses à savoir avant de faire le saut
Marie-Ève Buisson
2024-11-26 15:00:09
Réinventer sa carrière juridique : ce qu’une conseillère en entreprise aurait aimé savoir avant de se lancer.
Sarah-Eve Morin est conseillère juridique chez AtkinsRealis depuis maintenant deux ans. Elle gère une vaste gamme de questions juridiques liées aux litiges. Elle soutient aussi les initiatives de l’entreprise tout en minimisant les risques juridiques.
Avant de rejoindre cette AtkinsRealis, Me Morin a travaillé comme avocate et conseillère à la syndication à la Centrale des syndicats démocratiques. Elle a également été conseillère juridique chez Desjardins.
« Je n’ai jamais fait de la pratique privée parce que ça ne m’a jamais intéressée. J’ai vu des collègues faire des heures de fou et moi j’aime l’équilibre travail-vie qu’on m’offre en entreprise ».
La conseillère juridique nomme cinq choses qu’elle aurait voulu savoir avant de se lancer en entreprise.
1. Plus qu’un rôle juridique
« Ce n’est pas seulement un rôle juridique, c’est aussi un rôle stratégique », explique Sarah-Eve Morin. Être conseillère juridique signifie travailler en collaboration avec plusieurs départements internes : ingénierie, finances, assurances, et bien d’autres.
« Ce que je ne savais pas, c’est à quel point on dépasse le cadre juridique pour parfois devenir un conseiller d’affaires ».
2. Une conciliation travail-vie
Contrairement à la pratique privée où les heures facturables dominent, le rôle en entreprise offre un meilleur équilibre de vie, selon Me Morin.
« J’ai plus de temps pour aller m’entraîner, m’impliquer dans des organismes ou même envisager un retour aux études. Je viens tout juste de commencer un MBA pour compléter mon parcours juridique et avoir un impact encore plus global en entreprise », mentionne-t-elle.
Le soutien de l’entreprise dans le développement personnel et professionnel d’un conseiller juridique est un atout souvent méconnu, ouvrant la porte à des perspectives variées.
3. Des opportunités de carrière
Les possibilités d’évolution en entreprise sont vastes et parfois plus rapides qu’en pratique privée, selon Sarah-Eve Morin.
« Contrairement à la pratique privée où il faut attendre 15-20 ans pour devenir associé, en entreprise, votre dynamisme et votre performance peuvent vous ouvrir rapidement des portes, que ce soit en gestion ou en conseil stratégique. »
Cette flexibilité de carrière permet également de travailler étroitement avec la haute direction.
4. Un grand esprit de collaboration
En entreprise, le rôle de conseillère juridique va souvent de pair avec un esprit de collaboration, non seulement avec les équipes internes, mais aussi avec des avocats externes.
« J’ai des dossiers litigieux, mais je ne travaille jamais seule. Travailler en équipe avec des avocats externes est super stimulant », dit-elle.
De plus, la possibilité de s’impliquer dans des projets internes, comme l’intégration d’outils d’intelligence artificielle, enrichit encore davantage le quotidien, selon Sarah-Eve Morin.
5. Être prise au sérieux dès le départ
L’une des surprises de Me Morin a été la reconnaissance immédiate de ses compétences, même en tant que jeune professionnelle.
« Quand je parle à la haute direction, personne ne remet en doute mes compétences, même si j’ai presque 5 ans de barreau. Cette confiance est différente de ce que j’aurais pu imaginer », pointe-t-elle.