Oscars des conseillers juridiques : et les gagnants sont…

« Ce soir, c’est l’occasion de mettre sous les feux de la rampe tous ces juristes extrêmement talentueux qui travaillent dans l’ombre », a déclaré Dominique Tardif, vice-présidente de la firme de recrutement ZSA, devant les participants réunis lundi soir au chic hôtel Fairmont Reine Élizabeth à Montréal. Celle-ci a rappelé du même souffle que cette année, ils étaient 25 finalistes dans six catégories.

Le jury, composé en majorité d’associés-directeurs de grands cabinets, a eu du fil à retordre, soutient Mme Tardif. « Ils avaient d’épais dossiers entre les mains, tous plus intéressants les uns que les autres. C’est très difficile de trancher et je salue leur dévouement », a-t-elle dit.

Le maître de cérémonie n’était nul autre que Me Michel Lalande, premier vice-président et chef du service juridique de Bell Canada. Celui-ci a su divertir les convives avec son humour mordant. « Parfois on pense que c’est ennuyant un gala d’avocats… Imaginez un gala d’ingénieurs, il y aurait au moins quatre catégories dans le domaine des fraudes, j’avoue que c’est peut-être plus divertissant ! », a-t-il lancé à la blague. L’animateur a vite laissé la place aux lauréats, qui ont tous livré des discours émouvants dans une ambiance toutefois festive.

Et les gagnants sont...

Lauréate du prix Conseiller juridique d’avenir, Me Josée Kouri, de Dollarama, a fait preuve d’une grande humilité. La jeune femme, qui a été la première conseillère juridique au sein de cette entreprise familiale, s’étonne encore de la rapidité de croissance de la compagnie. « Avec un magasin qui ouvre chaque semaine, je n’ai pas besoin de vous dire que je suis constamment stimulée ! », s’est exclamée celle qui occupe le poste de directrice principale, affaires juridiques.

Me Valérie Beaudin, de Bell Canada, ne s’attendait pas à gagner le prix Litige et gestion de risques. « C’est très cliché de dire ça, mais c’est vrai ! Les autres candidatures étaient tellement impressionnantes », confie celle qui se dit passionnée par son poste de chef adjoint du service juridique – litige. « Bell c’est bien plus que la téléphonie, c’est aussi les signaux satellites, les médias… C’est une compagnie énorme, qui génère beaucoup de contacts commerciaux et une multitude de litiges très différents les uns des autres ».

Lorsqu’elle a joint Ultramar, maintenant rebaptisé Énergie Valero, Me Julie Normand ne pensait pas se voir décerner deux ans plus tard le prix Conseiller juridique, service juridique de petite ou moyenne entreprise. Visiblement émue au moment du discours, l’avocate a rappelé que sa minuscule équipe a travaillé fort pour réorienter les activités de l’entreprise.

Me Janie Béïque, qui s’est jointe au Fonds de solidarité FTQ il y a 14 ans, a vu ses efforts récompensés en obtenant le prix Accomplissement stratégie d’affaires. Celle qui a d’abord été responsable du contentieux a ensuite été catapultée du côté des opérations, où elle a appris à gérer d’importants portefeuilles « Ce n’est pas de tout repos de devoir gérer avec une équipe un fonds d’investissement ayant un actif de dix milliards, mais c’est un défi incroyable ».

Le jury a remis le prix Réalisation exceptionnelle à Me Pierre Gagnon, vice-président aux affaires juridiques et secrétaire corporatif d’Aéroports de Montréal. En plus de ce prix hommage, une vidéo a été présentée pour souligner sa carrière passionnante. Flatté de recevoir une telle distinction, Me Gagnon a livré un discours senti, remerciant ses multiples collègues et mentors qui l’ont aidé, tant lors de son séjour au cabinet Mackenzie Gervais qu’au sein de Bell, Vidéotron et Hydro-Québec.

Enfin, Me Renaud Coulombe, qui pilote le contentieux du Mouvement Desjardins, a gagné le prix du Chef des affaires juridiques de l’année. Sans avoir préparé de discours, celui qui a fait le saut en entreprise, il y a cinq ans, après un long passage chez Ogilvy Renault, a chaudement remercié l’ensemble du jury et ses collègues.

L’avis des invités…

« C’est un évènement à ne pas manquer, car il réunit énormément d’avocats, tant des cabinets que des entreprises. Il est rare que nous ayons l’occasion d’être en présence de nos concurrents dans une ambiance festive ! »
- Me Patrick Shea, associé chez Blakes

« Les conseillers juridiques ne s’en rendent pas assez compte, mais ils nous aident à être de meilleurs avocats.»
- Me Kim Thomassin, associée-directrice chez McCarthy Tétrault, membre du jury.

« La catégorie Conseiller juridique d’avenir permet de faire découvrir les jeunes avocats talentueux en entreprise. Nous souhaiterions créer une meilleure synergie entre ces avocats et ceux en cabinet.»
-Me Catherine Ouimet, directrice générale de l’Association du jeune Barreau de Montréal

« C’est la troisième fois que je suis membre du jury et j’avoue trouver l’exercice toujours très difficile, bravo à tous les candidats, ils ont des curriculums très impressionnants. »
- Me Shahir Guindi, associé-directeur chez Osler, membre du jury.

Crédit Photos: Véronique Lewandowski