Qu’est-ce qu’un bon conseiller juridique ?

Pourquoi avons-nous besoin de conseillers juridiques ? Quelles sont les qualités nécessaires à un talentueux conseiller juridique ? Comment ce dernier peut-il s’adapter à un monde juridique sans cesse changeant ?

Autant de questions qui ont traversé les discussions des juristes présents à un récent programme de leadership en business destiné aux conseillers juridiques et mené par l’Association Canadienne des Conseillers juridiques ainsi que l’école de management Rotman, indique Canadian Lawyer Mag.

Lors de ce séminaire, Me Fernando Garcia, conseiller juridique chez Nissan Canada et diplômé en droit à l’Université McGill, a eu l’occasion d’échanger avec le conseiller juridique de Deloitte Canada, Me Ken Fredeen.

Voici ce qu’il faut retirer de la conversation, selon son article récapitulatif:

Soyez un partenaire stratégique : Pour être un conseiller juridique efficace, explique Garcia, vous devez être un partenaire d’affaires stratégique, c’est à dire vous impliquer non seulement à un niveau stratégique et exécutif mais également disposer des outils pour connaître et comprendre la pratique et la théorie qu’il y a derrière le business. Ce point est capital, souligne le conseiller juridique.

Utilisez vos ressources juridiques avec sagesse : Un conseiller juridique efficace doit savoir examiner et équilibrer correctement le recours à toutes les ressources juridiques qui sont à sa disposition dans le but de répondre à l'évolution des exigences et des charges de travail. Cela comprend le recours à un avocat externe, l’augmentation d’agents contractuels, l’externalisation des services et les options de sous-traitance.

Rencontrez l’équipe régulièrement : Il est impératif que vous discutiez face à face avec votre équipe au moins une fois par semaine. Tous les membres de votre équipe doivent pouvoir partager les projets sur lesquels ils travaillent et échanger autour des meilleures pratiques et des stratégies les plus recommandées. Qu’ils parlent ouvertement entre eux de leurs réussites, mais aussi de leurs échecs, est une excellente chose.

Pas d’indépendance : Bien que le conseiller juridique fasse partie intégrante de l’équipe exécutive, il (ou elle) doit surtout représenter au mieux les intérêts de la firme ou des actionnaires, ce qui veut dire s’aligner complètement avec les intérêts de l’exécutif. Trouver le bon équilibre entre ce « fit » et le réalité de potentiels conflits entre les deux est la clé d’une longue et belle carrière !

C’est vous qui embauchez les avocats externes : La raison est simple : vous pouvez surveiller et superviser les dépenses juridiques dont ils vont avoir besoin. Mais plus encore : maintenir le contrôle vous assure d’obtenir des conseils cohérents, qui seront correctement distribués et utilisés par les autres. À la fin de la journée, le département juridique est responsable de tous les sujets légaux qui ont surgi des décisions d’affaires. Commencez du bon pied et assurez-vous d’obtenir de bons conseils.

Soyez responsable : Quand la situation devient critique et urgente, on sait tous comment cela se passe : la boîte courriel explose et cela vous prend des jours à passer au travers ! Il vous faut prioriser tout de suite vos courriels et répondre aux plus urgents. Vous pouvez suivre cette règle de communication : tout ce qui est reçu avant midi obtient une réponse avant la fin de la journée, et ce qui est reçu après midi obtient une réponse le lendemain.

N’ayez pas peur de dire que vous n’avez pas (tout de suite) la réponse : Les clients vont vous poser des questions sur tous les sujets possibles, incluant les taxes, le droit de l’emploi, le droit de la franchise, etc. Parfois, vous n’aurez pas la réponse de façon immédiate. Rappelez-vous : il vaut mieux leur dire que vous leur reviendrez quand vous saurez exactement la réponse que de vous tromper.