Un juge remet un père à sa place
Florence Tison
2020-04-30 10:15:00
C’est la mère qui avait jusque là la garde exclusive. Le père avait un droit d’accès et une garde partagée en été.
Mais à la fermeture des écoles le 13 mars dernier, le père a refusé de rendre les enfants à leur mère en prétextant qu’elle recevait de la visite chez elle. La mère n’a depuis que de contacts avec ses enfant par Internet.
« Monsieur se fait justice. Unilatéralement, il prive ses trois enfants de la garde exclusive confiée à leur mère », a déploré le juge Éric Hardy dans sa décision.
Le juge n’a pas cru le témoignage d’une travailleuse sociale qui affirmait que l’ex-conjointe recevait des gens, sans pouvoir étayer toutefois l’information.
« Il est difficile d’y voir une preuve prépondérante alors que ses sources ne sont pas divulguées et qu’elle ne produit aucune déclaration sous serment », indique le juge Hardy.
La mère soutient au contraire qu’à part pour faire les courses ou aller à un rendez-vous médical, elle n’a pas quitté sa demeure. Il est vrai que sa soeur et ses parents sont allés lui offrir un cadeau à son anniversaire, mais ils ne sont pas entrés chez elle.
« Monsieur a déposé une déclaration non signée et non assermentée dans laquelle il affirme, de façon laconique, craindre pour la santé de ses enfants au motif que Madame ne respecterait pas les mesures de confinement, explique le juge. Aucune précision n’est fournie. »
Le juge Hardy a donc rétabli la garde à la mère en autorisant tout agent de la paix « à prendre les mesures nécessaires afin que soit exécuté le présent jugement ».