Jean-Jacques Rainville : « Une occasion unique. »
Rene Lewandowski
2007-06-29 08:36:00
« Nous serions ravis de discuter avec vous », leur a déclaré l’associé-directeur de Dunton Rainville.
Maître Rainville ne se berce pas d’illusions pour autant. Contrairement à Bélanger Sauvé ou à Lapointe Rosenstein, son cabinet n’a jamais eu de discussions avec les dirigeants de Desjardins Ducharme.
Alors, il se plait à rêver. Pour lui, Desjardins Ducharme est un cabinet de grande valeur, et un rapprochement permettrait à son organisation de se renforcer dans les secteurs du droit des affaires et des assurances.
Mais Jean-Jacques Rainville serait prêt à faire une exception dans ce cas-ci. « C’est une occasion unique, qui ne se représentera pas avant très longtemps », dit-il.
Beaucoup de questions
Cela dit, si par miracle il recevait un appel dans les prochaines heures, il aurait bien des questions à poser avant de signer.
En premier lieu, les cultures d’entreprise des deux organisations pourraient-elles faire bon ménage ? Dunton Rainville est cabinet qui regorge d’avocats-entrepreneurs, explique-t-il, habitués à frapper aux portes pour obtenir des mandats.
Chez Desjardins Ducharme, il y en a bien quelques-uns, mais beaucoup ont plutôt la mentalité « d’héritiers », dit M. Rainville ; ils préfèrent attendre les clients plutôt que de les solliciter. Un regroupement des deux cabinets pourrait provoquer des flammèches.
Autre question, mais non la moindre : la rémunération. Chez Dunton Rainville, on récompense la performance ; la rémunération varie ainsi beaucoup d’un associé à l’autre. « Nos gens se sentent traités équitablement. »
Chez Desjardins Ducharme, c’est un problème chronique qui perdure depuis des années : les avocats les plus performants ont l’impression d’être injustement rémunérés en comparaison de certains de leurs collègues qui rapportent peu.
Enfin, comme il n’a pas eu de discussions avec Desjardins Ducharme, Jean-Jacques Rainville n’a aucune idée de la valeur réelle de Desjardins Ducharme. Combien rapporte chaque avocat et associé ? Quels sont ceux qui ont du potentiel ou non ?
À moins d’un miracle, autant de questions qu’il n’aura peut-être jamais l’occasion d’obtenir des réponses.
Mais lui aussi garde son Blackberry ouvert toute la fin de semaine.