Mélanie Joly élue!

« Ça fait 238 jours qu’on se bat. Cette victoire n’est pas la mienne, c’est la nôtre », a dit la nouvelle députée à son équipe quelques minutes après avoir vu sa victoire confirmée.

« On a fait 20 000 appels dans les derniers jours. On peut dire qu’on a rejoint pas mal tout le monde », a-t-elle souligné.

Il a fallu en effet travailler fort, puisqu’au début de la campagne électorale le contact n’était pas établi entre l'ancienne candidate à la mairie de Montréal et ses électeurs de la circonscription détenue par Maria Mourani depuis 2006.

Juste représenter le parti était un défi. Mélanie Joly a remporté l’investiture en août dernier après trois longs jours de scrutin et un parti divisé par le résultat.

Il a ensuite fallu qu’elle fasse sa place dans une circonscription où des résidents et des militants la considéraient comme une « parachutée ». Mélanie Joly a d’ailleurs promis durant la campagne qu'elle allait s'installer dans Ahuntsic en cas de victoire. À quelques jours du vote, elle avait l’œil sur quelques résidences.

Défaite crève-cœur

Maria Mourani, elle, y a cru jusqu’à la dernière minute. À 21 h 45 lundi soir, elle disait ressentir la victoire.

La souverainiste défroquée a fait un dernier blitz de porte-à-porte lundi pour tenter de faire à nouveau mentir les sondages, mais en vain.

Certaines décisions ont peut-être joué en sa défaveur. Son départ du Bloc québécois en 2013 après avoir critiqué le volet « signes religieux » de la charte des valeurs péquiste, son étonnante conversion au fédéralisme, puis son arrivée au NPD, a fait réfléchir des partisans qui avaient voté pour elle dans les précédentes élections.

« De toute façon, ce n'est jamais facile dans Ahuntsic », répétait-elle durant la campagne.

Maria Mourani ne l’a effectivement pas eu facile. La députée bloquiste n'a jamais gagné par plus de 1000 voix lors des trois dernières élections, l'emportant une première fois par 834 voix en 2006 pour devenir la première Canadienne d'origine libanaise élue à la Chambre des communes. Les élections suivantes de 2008 (423 votes d'avance) et 2011 (708 votes) n'ont pas été plus faciles.

Dans le comté, ses opposants se sont aussi fait un malin plaisir de souligner à grands traits ses absences record de la Chambre des communes. Dans le dernier mandat, elle était présente pour 41 % des votes, a calculé Radio-Canada en janvier dernier.

Durant la campagne, les enjeux locaux dans Ahuntsic-Cartierville ont entre autres porté sur le bruit des avions à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, mais aussi sur la sécurité des trains dans le comté ainsi que sur l’impact de l’oléoduc Énergie Est sur la Rivière-des-Prairies, qui limite le comté au nord. Mais les enjeux nationaux, comme le port du niqab, ont aussi monopolisé les discussions.