De retour au Barreau du Québec!
Delphine Jung
2018-12-10 11:15:00
Il a été urbaniste, avocat, maire et même candidat péquiste… Finalement, ce sexagénaire originaire de Colombie-Britannique a décidé de retourner au droit.
Seule différence, après avoir exercé pendant de nombreuses années en droit américain, il a décidé de s’orienter vers le droit municipal, pour conseiller les élus en matière d’éthique.
Une énième nouvelle carrière pour ce sexagénaire né à Victoria, en Colombie-Britannique, et installé au Québec depuis de nombreuses années maintenant.
L’énigme du Québec
Ce sont ses études à l’Université de Colombie-Britannique qui éveillent sa curiosité pour le Québec. «Dans les années 1970, on regardait toujours le Canada comme un pays très disparate et dans mes cours, on ne parlait jamais du Québec. On me disait oh pour ça, il faut suivre un autre cours », se souvient-il.
Il décide alors de partir pour Montréal pour décrypter cette énigme qu’est la province francophone. Ça tombe bien, le jeune John Saywell veut en plus apprendre le français.
Il y poursuit donc ses études. D’abord un bac en politique et économie, puis une maîtrise en aménagement du territoire à l’Université Laval.
« J’ai toujours été interpellé par l’implication sociale qu’on pouvait avoir en tant que citoyen. Je voulais travailler pour le changement et il me semblait que c’était possible à travers l’urbanisme », raconte-t-il.
Mais la récession des années 1990 l’oblige à quitter ce milieu. Direction les bancs de l’Université McGill pour un nouveau bac, en droit cette fois.
Son goût pour une vision plus juste pour les Autochtones et les femmes entre autres le pousse vers cette nouvelle carrière.
Mais ce n'est pas au Québec qu'il compte faire sa carrière.
« Mon expérience avec le droit américain à la Vermont Law School m’a permis d’entrevoir le besoin de démêler, pour les clients, la complexité de multiples régimes juridiques dans le contexte du commerce international », explique-t-il, en ajoutant que le Barreau de New York est bien moins fastidieux à passer que celui du Québec.
Le Barreau de New York en poche, il trouve sa place dans le cabinet américain Downs Rachlin & Martin, à Burlington.
Il explique ce choix avec un certain franc-parler. « J’avais été un peu découragé par le côté carriériste et un peu pompeux du droit au Québec. Aux États-Unis la rigueur est énorme, mais les avocats ont moins de prétention. On ne leur reprochera pas de sortir pour leur pause lunch sans veston. Je trouvais l’ambiance plus détendue aux États-Unis », dit-il.
L’expérience lui permet d’observer également les différences entre le droit québécois et le droit américain. « L’histoire donne un vocabulaire différent, mais les problèmes restent les mêmes. Cette expérience aux États-Unis m’a permis d’apprendre à me focaliser avant tout sur la bonne compréhension du problème et des enjeux plutôt que de trouver tout de suite une solution », raconte Me Saywell.
Finalement, le cabinet laisse tomber son intérêt pour le Québec et l’avocat décide donc de passer son Barreau dans la Belle-Province.
De retour au Québec, il ouvre son propre cabinet spécialisé en droit américain. Il y conseille des étrangers désireux de s’installer aux États-Unis ou encore des entreprises qui veulent s’incorporer.
Politique provinciale et municipale
Mais 10 ans plus tard, insatiable, Me Saywell a de nouvelles ambitions. En 2007 et en 2008, il se présente comme candidat péquiste dans la circonscription d’Argenteuil, dans les Laurentides. C’est là qu’il a sa maison.
À deux reprises, il perd contre un libéral. « Je trouvais cela dommage que le Parti québécois avait si peu de crédibilité dans cette circonscription », dit-il.
Un Colombien britannique, anglophone, qui se présente pour le PQ? Si elle n’est pas unique, la situation a tout de même de quoi étonner.
« Au PQ, j’étais apprécié pour avoir pris ce genre de position alors que j’étais anglophone. Mais il y avait aussi des anglophones qui m’ont traité de vire-capot », se souvient l’avocat.
À défaut de siéger à l’Assemblée, John Saywell a finalement siégé au conseil municipal de la ville de Grenville-sur-la-Rouge comme maire.
« On m’a approché en 2010 pour que je me présente lorsque le maire de l’époque est parti pour maladie. J’ai donc été élu lors d’une élection partielle », raconte-t-il.
La commune a d’ailleurs fait les manchettes dernièrement, alors que la compagnie minière voulait la poursuivre pour 96 millions de dollars pour avoir modifié son règlement de zonage en 2017, l’obligeant à mettre sur la glace son projet de mine de graphite et de carrière de marbre.
John Saywell n’a pas tant été impliqué dans cette histoire en tant que maire, mais suit les déboires de l’actuelle mairie dans ce dossier.
Aujourd’hui, sa carrière politique est derrière lui et ce qu’il veut, c’est pratiquer le droit « jusqu’à la fin de ses jours »….
Me Redoute
il y a 5 ansCet homme n'a jamais été avocat. Il a toujours fait du para légal ou de l'immigration. Pour ce qui est de la politique, c'est rien d'inspirant. Bon courage
Anonyme
il y a 5 ansLes avocats qui font de l'immigration, sont des avocats ou non?
Quand on décide d'être une mauvaise langue, Me Redoute, on a le courage de ses ambitions et de ses affirmations: on ne se cache pas derrière un pseudonyme. Rien qu'à lire vos 4 phrases, je me dis que côté inspiration, vous ne devez pas avoir grand chose à revendre.
avocat
il y a 5 ansÇa bitch ça bitch...
Et toujours par derrière. Ayez le courage de vous afficher si vous voulez porter de telles accusations ou bien taisez-vous.