Elle lâche le droit pour la chasse sous-marine!
Céline Gobert
2018-11-19 15:00:00
Au total, ces dernières années, la chasseuse sous-marine de 31 ans, qui de son propre aveu «passe sa vie dans les aéroports», aura visité pas moins d’une quarantaine de pays.
À Noël dernier, elle a ramené 24 langoustes à sa famille dans une glacière, ainsi que cinq gros poissons. Il y a quelques jours, elle ramenait 35 livres de thon avec elle.
Elle gagne désormais sa vie en tournant des documentaires pour des grands médias comme Forbes ou en honorant des contrats d’ambassadrice de marques, notamment à titre d’influenceuse sur Instagram.
Est-ce la dolce vita? Oui, mais attention, l’ancienne stagiaire de l’Aide juridique en droit criminel n’aime pas se faire dire qu’elle est chanceuse.
« Les premières années ont été difficiles, confie-t-elle à Droit-inc. Mes économies ont vite fondu au soleil. Certains soirs j’ai dû dormir dans ma voiture car je n’avais pas d’endroits où aller, je dormais à droite à gauche. Puis, j’ai continué, j’ai continué, et ce malgré le désespoir complet de ma mère, qui pensait que je devais me réinscrire à l’université pour faire autre chose.»
En 2010, pourtant, la jeune femme qui se rêve avocate depuis qu’elle a cinq ans est encore inscrite au Barreau et doit commencer en septembre.
«Mais j’ai eu un blocage de me dire que j’allais faire du droit au Québec pour les 40 prochaines années, alors j’ai dit à ma mère : non, non, non. J’ai pris mon passeport et je suis partie à Londres. J’y suis restée six ans!», se souvient celle qui est née et a grandi sur le Plateau, à Montréal.
Une vie superficielle
Dans la capitale britannique, Valentine Thomas travaille comme analyste financière. Elle complète aussi un programme d’équivalence pour pratiquer le droit là-bas, avant de se buter encore une fois au même mur : l’angoisse de sentir «ancrée quelque part» est trop forte.
À l’époque, son salaire est de 100 000 dollars, elle possède une Mercedes, des tonnes de sacs Prada et Chanel, 20 000 dollars de chaussures, un copain, deux chiens.
«J’ai tout fait, mais je ne sais pas, à un moment donné …j’avais l’impression de poursuivre quelque chose qui n’allait rien m’amener de concret. J’avais le mauvais rêve. À la fin de la journée, je me demandais : tu fais plaisir à qui? Et la réponse n’était pas : à moi.»
Pire : elle avait l’impression de gâcher sa vie.
«Ce n’était pas tant de l’ennui qu’un sentiment de servir à rien. À Londres, quand tu vas dans les restaurants, même la fille qui te place à table va regarder la marque de ton sac ou de tes chaussures, c’est extrêmement superficiel.»
Plusieurs voyages lui apportent alors de nouveaux points de vue sur la vie. En Égypte, un ami lui fait découvrir la plongée en apnée. À Zanzibar en Tanzanie, dans un village de pêche, elle vit «sans chaussures» pendant des semaines.
«Je me suis dit : pourquoi devrais-je continuer à travailler comme un chien pour acheter des choses afin d’impressionner des gens qui ne comptent pas pour moi? Je trouvais que je méritais mieux que ça. J’ai dit à mon copain : je suis désolée, je pars vivre à Miami.»
Tout a changé
Entre la vie qu’elle menait à Londres et celle qu’elle mène aujourd’hui aux quatre coins du monde, «tout a changé», assure-t-elle.
«Dès que je reviens à Montréal, je constate que beaucoup de gens restent pris dans l’insatisfaction. Ça fait 10 ans qu’ils me disent qu’ils en ont marre de leur boulot, ou de leur copain, et je suis rendue à l’étape où je ne comprends plus.»
Son meilleur voyage? Le Cap-Vert en Afrique.
« Quand on avait du poisson en surplus, on le distribuait aux gens et je me suis rendue compte qu’à la place de stocker leur nourriture, les gens la partageaient. On n’a pas cet esprit de communauté à Londres ou ici.»
Ses meilleurs souvenirs? Une rencontre avec un requin baleine, sous l’eau, avec qui elle a nagé toute une journée. Une autre sur Terre : en Nouvelle-Calédonie, sur une île, avec une tribu locale dans laquelle régnait un grand sentiment de communauté.
L’ancienne analyste financière pêche désormais sa propre nourriture à l’aide d’un fusil ou d’un harpon aux quatre coins du monde, en apnée et sans bonbonne. Elle est aujourd’hui capable de retenir sa respiration pendant 5 minutes 30. Comme dans le film Le Grand Bleu, ajoute-t-elle.
«Attraper ma propre nourriture, savoir d'où elle vient, je suis tombée en amour de ce concept-là.»
Elle n’a plus du tout de routine. « Tout est dernière minute, rien n’est jamais sûr. Si j’ai un gros contrat, je change de destination.»
Le jour où nous la rencontrons, elle revient tout juste des Îles Marshall dans le fin fond du Pacifique où elle est restée au sein de la compagnie Marine Stewardship Council, dans une pêcherie de thons pendant une semaine, afin d'en apprendre plus sur l’implantation d’une pêche commerciale durable.
Notons qu’elle ne vend pas ses poissons et n’en achète jamais à l’épicerie. Elle mange des espèces qu’on ne trouve même pas dans les supermarchés : des poissons capitaines, «un des meilleurs poissons que j’ai jamais mangés de ma vie», assure-t-elle, ou encore des poissons-lions, une espèce invasive «qui goûte extraordinaire».
Son travail ne plaît pas à tout le monde. Certains activistes l’accusent de tuer les poissons. «Les gens ont tendance à s’offusquer quand ils voient du sang ou un poisson mort, répond-elle. Mais ce sont souvent les mêmes qui vont commander du poisson au McDo.»
Selon elle, il faut prendre le temps d’éduquer les gens, notamment sur les différences entre la pêche de subsistance et la pêche commerciale, mais aussi sur la possibilité d’une pêche commerciale «qui peut être durable».
Construire son avenir
Au printemps prochain, Valentine Thomas va publier un livre sur son expérience, agrémenté de recettes de cuisine de poissons. Sa propre ligne de vêtements s’en vient.
Sa maîtrise en droit obtenue à Sherbrooke en 2009 lui a apporté beaucoup de crédibilité, en plus d’un esprit critique essentiel de nos jours, dit-elle. «Le droit mène à tout! Même si je pensais pas que le droit allait me mener à la pêche! (Rires)»
L’an passé en Taiwan, elle a par exemple rédigé avec un groupe d’activistes une proposition pour le gouvernement pour changer les lois sur la pêche.
«Je n’ai jamais douté, affirme la jeune femme. Même quand je travaillais moins, je me disais que mon travail était sur une plage, dans l’eau, au soleil, avec des baleines, des requins. J’aime mieux pas faire beaucoup d’argent mais vivre ainsi, un peu en vacances, même si je travaille très fort.»
Et son salaire de 100K? «Ça s’en vient, répond-t-elle, confiante. Je n’ai pas perdu mes ambitions. Je ne planifie pas de vivre dans un buisson en Afrique pour le reste de ma vie. Je suis en train de construire une compagnie, de planter des graines un peu partout pour un avenir stable.»
Et aux gens qui la trouvent chanceuse elle répond simplement : «Pourquoi toi tu ne le fais pas?»
« C’est un mode de vie accessible à tout le monde. C’est de l'entrepreneuriat. J’ai simplement choisi de réussir ma carrière, selon mes termes et ce que je voulais. Aujourd’hui, si l’on me disait : il te reste 30 jours à vivre, je ne changerais absolument rien.»
Et qu’en pense sa mère avocate chez BLG?
«Elle n’est pas encore convaincue», conclut la jeune femme, en riant.
BJ
il y a 5 ansC'est sûr qu'être influenceuse sur Instagram, c'est pas superficiel...
Valerie
il y a 5 ansDu tout. C’est incroyable au Québec, dès que quelqu’un réussi quelque chose, les gens s’empressent de dire des choses négatives. Va donc voir son profil et tu va peut être appendre quelque chose. C’est facile de juger aussi dans son bureau quand tu fais rien pour améliorer le monde à part avoir un bac de recyclage a la maison. Si tu lis bien l’entrevue et que tu fais tes recherches, tu verras que ce qu’elle fait n’a rien du tout de superficiel. Encore un autre qui chiale et qui critique alors qu’il ne fait rien pour rendre le monde un meilleur endroit.
Elle travaille avec des gouvernements à travers le monde pour faire changer les lois sur les pêches commerciales. Tu fais quoi toi a part acheter ton lunch chez Sushi Shop. C’est dacile de critiquer quand tu fais rien de positif dans ta vie. Commence donc par analyser y’a vue avant de juger celle des autres.
Anonyme
il y a 5 ans"dès que quelqu’un réussi quelque chose"
Influenceuse sur Instagram c'est se servir de ses atouts physiques en postant des photos avec pas beaucoup de vêtements. Comme l'article d'ailleurs.
Et l'article ne dit pas qu'elle travaille avec des gouvernments à travers le monde, elle dit qu'elle a aidé un groupe de pêcheurs à formuler une proposition.
Je suis heureux pour elle et je lui souhaite sincèrement la meilleure des chances, mais faut pas charrier quant à ce qu'elle fait non plus.
Cendrillon
il y a 5 ansNée dans une famille déjà aisée, en santé, voyage partout dans le monde, seulement 31 ans, très jolie et avec toutes les portes ouvertes pour elle..c'est quoi la chance si ce n'est pas ça??? Ceux et celles qui sont malchanceux pour vrai n'ont même pas la possibilité de contempler faire autre chose, ou même faire du droit sans s'endetter jusqu'à la mort..ceci dit, si elle a le choix, prière de choisir ce qu'elle aime..c'est ça être chanceuse..
Me(e)
il y a 5 ansOn a cette mentalité là au Québec qu'il faut nécessairement être né dans la pauvreté pour que nos actions aient du mérite. C'est tabou de venir d'un milieu aisé et gare à celui ou celle qui réussit dans un tel contexte! Il ou elle sera taxé d'avoir eu tout cuit dans la bouche, comme si le travail acharné ne trouvait pas écho chez les bien nantis.
J'ai eu un parcours de voyage similaire et ce n'est pas la chance qui fait qu'on réussit à se tailler une place aussi marginale à l'international. Il faut savoir foncer, essuyer les refus et garder le cap, dans un contexte de diversité culturelles parfois très importantes. Elle a abandonné une vie mondaine pour réaliser sa passion et pour cela, elle a tout mon admiration.
Ceux qui sont malchanceux n'ont pas la "possibilité" de contempler faire autre chose? Vraiment? Je vois que vous êtes une adepte du déterminisme.
Consult
il y a 5 ans"Influenceuse sur Instagram", c'est aussi glamour que d'être pitoune à Loft Story ou teneuse de valise au Banquier. Ce n'est pas un plan de carrière.
C'est rentable jusqu'au moment où l'âge nous ratrappe.
Anonyme
il y a 5 ansC'est pas mal plus facile de "sauter" dans le vide quand tu as un filet de sécurité bien pourvu au cas où ça ne réussissait pas. De la même façon tu peux te permettre pas mal plus de risques quand tu sais qu'au pis aller tu as un héritage significatif qui t'attend éventuellement si jamais tu ne réussit pas.
Quand tu n'as pas ces choses,tes risques ont une couleur très différente.
Anonyme
il y a 5 ansC'est beaucoup plus facile de foncer vers l'inconnu, d'essuyer des refus et de se tailler une place quand t'as un filet de sécurité au cas où, i.e. une famille aisée qui saura te rattraper si tu tombes ! Ce n'est pas une question d'être adapte du déterminisme. C'est du réalisme. Quand t'es né dans un milieu modeste, pour ne pas dire pauvre, tu ne peux pas te permettre de faire des gestes incalculés et spontanés comme ceux-là. Tu étudies, tu travailles fort, et tu te démerdes. Toute la différence est là. Qu'elle reconnaisse être chanceuse et on n'en parlera plus !
Anonyme
il y a 5 ansJe suis d'accord avec ton commentaire. Je suis née dans une famille aisée et j'ai toujours tout fait. Les etudes à l'international, les nombreux voyages et le "job hopping". Malgré que j'ai trois enfants, un grosse maison et beaucoup de responsabilités financières, la crainte de tout perdre n'est pas la. Je sais que j'ai un filet de sécurité qui est la et qui existe. Je comprends tout à fait ma change et ma réalité. Pour les autres sans filet qui ont des enfants, des hypothèques et dettes, je comprend qu'il peut leur être très difficile et meme impossible de se laisser tenter vers une "job" plus passionante. Laisser tomber sa sécurité financière lorsqu'on est un parent responsible en sachant que personne ne pourra nous aider, ca doit être très difficile. Je dirais meme que ca l'a plus de mérite. Il me semble que ce principe est facile à comprendre et je ne comprends pas comment certains gens aisés ne l'assimile pas. C'est du gros bon sens. Si moi je tombe,papa m'aidera. Si ma voisine avec ses 2 enfants et sa mere caissière tombe,elle se tournera vers qui???
Me(e)
il y a 5 ansPersonne ne vient nier ici que le fait d'avoir un filet de sécurité ne constitue pas un facteur favorisant la prise de décision. Oui, les possibilités deviennent plus "possibles" quand on sait qu'il est improbable de tomber plus bas que où l'on s'est volontairement placé.
Moi point n'est pas là. À la croisée des chemins, chacun prend ses décisions et doit travailler pour atteindre ses objectifs. C'est là où on semble minimiser le travail des soi-disant bien nantis, comme si le travail acharné était l'apanage des défavorisés qui ont atteint leurs objectifs.
En conclusion: je ne nie aucun de vos commentaires en soi. Toutefois, dans le contexte, j'ai l'impression qu'on élimine tout les défis et le travail auxquels elle doit faire face, au seul motif qu'elle est bien nantie (et ce, même si je ne la connais pas et que je n'ai pas de compte Instagram)
Cendrillon
il y a 5 ans"Toutefois, dans le contexte, j'ai l'impression qu'on élimine tout les défis et le travail auxquels elle doit faire face, au seul motif qu'elle est bien nantie."
Exactement, c'est une impression, fausse de surcroît..le travail acharné n'est pas l'apanage de qui que ce soit, riche ou pauvre. MAIS LE RÉSULTAT DU TRAVAIL N'EST PAS LE MÊME QUAND ON PART À LA LIGNE DE 20 MÈTRES POUR UNE COURSE DE CENT MÈTRES, QUE POUR CELUI OU CELLE QUI PART DE -20 MÈTRES..le filet de sécurité n'est pas un facteur favorisant, c'est un facteur DÉTERMINANT. De plus, toutes les statistiques démontrent que la pauvreté engendre la pauvreté. On ne me dira pas que c'est parce que les pauvres sont plus paresseux.
Cendrillon
il y a 5 anse suis un adepte du réalisme, i.e. les probabilités. Si vous avez la possibilité de prendre des risques en sachant que si vous échouez une ou plusieurs fois, vous pourrez recommencer la même chose ou changer de direction, êtes vous en meilleure position que celui ou celle qui n'a qu'une ou deux chances de réussir parce qu'il ou elle tombe, c'est terminé..on ne vous donnera pas une autre chance et personne ne pourra vous ramasser?
"J'ai eu un parcours de voyage similaire et ce n'est pas la chance qui fait qu'on réussit à se tailler une place aussi marginale à l'international." Vraiment? Alors, je vous invite à publier votre recette de travail, et alors je pourrai l'appliquer pour voir si la chance ne joue pas un rôle prédominant.."tout est chance" (Donald Trump)...c'est peut-être pas le meilleur auteur à citer, mais là, il dit vrai, et en plus il est en bonne position pour le dire.
Me(e)
il y a 5 ansJe n'ai aucunement la prétention d'avoir un one-size-fits-all recipe et ce qui marche pour un peut ne pas marcher pour l'autre.
Je suis issu d'un milieu moyen en campagne (écoles publiques, vacances annuelles au camping du coin, mon père gagnait juste assez to get by). Or, assez jeune je suis parti en bus à l'aventure pendant mes étés, pour apprendre des langues, apprendre à me débrouiller et me trouver des jobs. Le fait de garder le focus sur ce que je voulait m'a permis de faire le tour du monde avant l'âge de 25 ans, avec de très modestes moyens.
En parallèle, j'ai su me distinguer aux études supérieures en droit. L'échec n'était pas une option. J'ai fait des stages internationaux et j'ai talonné toutes les sources de financement envisageables pour réaliser mes objectifs. Mes parents ne pouvaient financer de tels stages. L'expérience m'a démontré que plus on prend des risques, plus on réalise que l'inaccessible est finalement très accessible. Et je n'avais pas tellement de filet de sécurité au moment où j'ai pris les décisions les plus audacieuses de ma vie. Heureusement que je n'ai pas eu à avoir besoin d'un tel filet, car je me suis toujours débrouillé en cas d'urgence, et Dieu sait que j'en ai eu des drôles de mésaventures.
Vu de l'extérieur, beaucoup ont dit que j'avais de la chance de voyager. Or, c'est là où j'interviens. J'ai vu ces mêmes gens flamber l'équivalent de 2 mois de voyage pour moi en une seule soirée au pub (et on ne parle même pas de 500$ ici!) pendant que de mon côté, j'économisais dollar par dollar pour vivre mes expériences à l'extérieur. Il n'y a pas de chance dans ce récit.
Je dis que la chance, ce n'est pas tout. La vrai chance que j'ai eu, c'est d'avoir un milieu qui me soutient moralement, et non financièrement. Je n'ai jamais demandé une cenne à mes proches pour voyager. Riche ou pas riche, il vient un moment dans la vie où il faut décider de plonger et ceux qui se distinguent ne sont pas toujours ceux avec les moyens financiers, mais bien ceux avec la stratégie et la volonté. C'était le but de mon commentaire initial et ce récit est seulement parce que vous me l'avez demandé.
Cendrillon
il y a 5 ansJe n'ai pas demandé votre récit de vie, car ce n'est pas pertinent. On peut toujours trouver des cas qui satisfassent notre conception. C'est le cas du mythe du self-made man. Il y en a (peut-être), mais ça n'informe pas la règle. Si vous jetez un dé en l'air et que vous tombez sur un 6 plutôt qu'un 3, ça ne veut pas dire qu'il est plus probable que vous tombiez sur un 6 plus tard. Dans un scénario parfait avec un dé parfait et suffisamment de lancés du dé, vous avez 1/6 chance de tomber sur un 6 après, idem pour les autres nombres. Mais le dé est pipé dans la vie par certains facteurs dont (1) la génétique (la gene lottery comme disait un certain biologiste); (2) le milieu dans lequel vous êtes né (pauvre, riche, famille unie ou non, valeurs etc.). Certains traits sont favorisés dans notre société et d'autres ne le sont pas. En particulier, on favorise la réussite du premier coup, peu importe les moyens ni les facteurs qui favorisent la réussite du premier coup. Ce ne sont pas les possibilités qui changent lorsqu'on est né dans une famille riche, ce sont les probabilités car le dé est pipé en faveur des mieux nantis, CE QUI NE VEUT PAS DIRE QUE LE DÉ NE PEUT PAS TOMBER SUR UN 3 PLUTÔT QU'UN 6, MAIS LES PROBABILITÉS DIMINUENT RADICALEMENT PLUS LE DÉ EST PIPÉ EN FAVEUR D'UN NOMBRE EN PARTICULIER.
Croyez-vous que vous êtes le seul qui a travaillé fort, fait des économies, etc. etc.? "J'ai fait des stages internationaux et j'ai talonné toutes les sources de financement envisageables pour réaliser mes objectifs"...ET ALORS? Vous avez obtenu ces bourses ESSENTIELLES (comme vous le reconnaissez vous-même) pour faire vos stages. J'en connais beaucoup, personnellement, qui ont suivi ce chemin, mais soit n'ont pas réussis à obtenir ces bourses et qui ont dû travailler ailleurs sans pour cela avoir la chance de réaliser leur rêve. L'erreur que vous commettez dans votre raisonnement, c'est de présumer que la chance ne joue pas une rôle significatif parce que votre analyse de votre vie vous dit que vous avez réussi. "Je dis que la chance, ce n'est pas tout. La vrai chance que j'ai eu, c'est d'avoir un milieu qui me soutient moralement, et non financièrement"...EXACTEMENT, à votre avis, sir vous n'aviez pas eu cette "chance" d'avoir un milieu qui vous soutienne moralement, auriez-vous réussi quand même?
"Riche ou pas riche, il vient un moment dans la vie où il faut décider de plonger et ceux qui se distinguent ne sont pas toujours ceux avec les moyens financiers, mais bien ceux avec la stratégie et la volonté."....C'EST CURIEUX, MAIS PARMI MES CONNAISSANCES ET APRÈS DE DURES ET PÉNIBLES RECHERCHES, JE NE CONNAIS PAS BEAUCOUP DE GENS QUI NE SONT PAS STRATÉGIQUE ET VOLONTAIRE. Ça, c'est trop facile, et malheureusement la mode depuis des décennies..si vous réussissez c'est parce que vous avez de la volonté et de la "stratégie" (quoi que ce mot veule dire) et si vous échouez, c'est votre faute.
Une analyse, même superficielle, de la réalité sociale, démontre que cette vision est fausse, pis encore, c'est un cercle vicieux.
Mme Thomas est chanceuse car elle est favorisée à plusieurs niveaux. Tant mieux pour elle, et elle devrait être contente d'être dans cette position, puisqu'elle peut prendre des risques et qu'elle sera "couverte" en cas d'échec. Et d'ailleurs, elle devrait choisir de faire ce qu'elle aime, car elle peut le faire à un coût moindre. Je trouve cependant plus juste de reconnaître que la chance (au sens des probabilités)est ce qui détermine sa réussite. Je ne vois vraiment pas où est le problème à reconnaître ce fait incontournable. Ça ne signifie pas qu'on ne peut rien faire pour changer notre destinée. Tout ce que ça nous dit c'est qu'il est injuste de juger ceux et celles qui ne réussissent pas comme des gens qui manquent de volonté ou de sens de la stratégie. Évidemment, c'est beaucoup plus facile de classer les gens, comme on le fait avec les étudiants. Combien de fois aies-je entendu des profs (du moins ils se qualifient comme tels) dire aux étudiants "si vous ne réussissez pas, c'est votre faute car vous ne travaillez pas assez fort, sans même faire une analyse. Heureusement que nous avons eu un Einstein pour prouver que l'on peut réussir. Ce qui m'inquiète c'est le nombre d'Einstein potentiels qui n'ont pas eu (ou qui n'ont pas) les avantages que Einstein a eu, mais qui se retrouve avec rien, alors qu'ils auraient pu contribuer significativement à la science et à la société en général.
Me(e)
il y a 5 ansOn voit que ce sujet vient vous chercher, Cendrillon. Or, plusieurs éléments sont inexacts dans vos propos.
1. vous assumez que j'ai eu des bourses. Source de financement n'est pas toujours synonyme de bourse et dans mon cas, ce n'était pas ça. Qu'importe.
2. vous déduisez de mes propos que ceux qui ne réussissent pas ne peuvent que se blâmer eux-mêmes.
Je vois qu'on n'y arrivera pas et que mes propos sont déformés. C'est une discussion stérile. J'ai pourtant dit dès le départ que je ne niais pas la base de votre argumentation (mieux nanti=plus d'options, moins nanti = moins d'options et bûcher plus dur). J'ai seulement voulu mitiger la rigidité de l'argumentaire et de là, plusieurs sous-entendus dont je n'ai pas formulés.
Anonyme
il y a 5 ansMeghan Markle l'a été, soit dit en passant.
Arrêtez donc de déverser votre bile, ça ne vous rend pas plus important: votre égo grossit certes mais il reste fragile.
Cendrillon...
il y a 5 ansous savez certainement que j'ai choisi le nom "Cendrillon" à dessein? Cendrillon, c'est "bûcher plus dur" comme substitut à "moins bien nantis". Or, c'est faux: travailler plus fort ne créera pas plus d'options comme par magie (de Cendrillon). Si vous lancez un dé pipé en faveur du 6, il est possible (au sens mathématique) qu'il tombe sur le 3 après 1000, 10 milles lancés. Vous pouvez travailler tant que vous le voulez à lancer le dé, les probabilités ne changent pas. Traduit dans la vie, vous pouvez travailler fort, très fort pendant des années, si le dé ne tombe pas sur votre numéro, ça ne changera rien.
Encore que, pendant tout ce temps, vous ne devez pas échouer (c-à-dire avoir les moyens de bûcher, comme vous dites), car vous n'avez pas l'option de l'échec!!!. Vous avez eu vos sources de financement, et on ne vous a pas financé parce que vous avez travaillé plus fort que les autres. On vous financé parce que vous avez pu prouver que vous réussissiez (sans doute avec de très bonnes notes. Le travail en soit n'est pas récompensé, seuls les résultats comptent. Si vous avez eu le malheurs de ne pas réussir, too bad soo sad, mais vous n'aurez rien, contrairement aux mieux nantis qui peuvent toujours se retourner vers leurs parents ou la famille agrandie pour se reprendre, et ceci indépendamment de la quantité de "bûches" que vous produisez. VOUS êtes Cendrillon qui, grâce à sa persévérance (évidemment, sans parler de l'apparence) a réussi à sortir de la pauvreté...dans son cas, il y a eu le Prince Charmant..On nous vend cette salade depuis le primaire..travailler fort et ça va aller. Nous apprenons vite à "déchanter"..comme disait certaines personnes: il faut commencer en bas de l'échelle...sauf pour les bien nanties, bien sûr, qui commencent beaucoup plus haut..Je trouve, au contraire, que ce sujet n'est pas assez discuté, surtout pour les étudiants en droit à qui l'on raconte l'histoire de Cendrillon..nous sommes tous nés égaux (en droit), n'est-ce pas?
Anonyme
il y a 5 ans100k$ par année dans la City, c’est pas tant que ça compte tenu de l’exorbitant coût de la vie. Si elle prétend vraiment y avoir vécu la vie jet-set, il devait y avoir un solde sur la Mercedes!
Anonyme
il y a 5 ansSa famille est aisée. Elle a la base (qui équivaut à l'aisance pour la moyenne des gens), le reste (ses revenus), c'est le gravy.
Me
il y a 5 ansFaire le tour du monde, voyager, apprendre des langues, oui, c'est un choix judicieux.
Faire carrière comme tueuse de poissons, n'est pas un choix judicieux. Et, Madame Instagram, ce n'est pas très tendance.
Valerie
il y a 5 ansC’est pas judicieux d’attrapper sa propre nourriture au lieu de l’acheter à l’épicerie sans savoir ca vient d’où? Elle a l’air de bien s’en sortir moi je trouve. Elle est partout et elle partage un beau message. Elle a une ligne de maillot recyclés et un livre sur la cuisine durable qui sort bientôt. Tu fais quoi toi de ton bureau pour rendre le monde meilleur? Rien du tout. Arrête donc t’es commentaires de jaloux. Ça fait pitié sérieusement ton affaire.
Urbain
il y a 5 ansVie de rêve mais le réveil pourrait être brutal.
Je suis d'accord avec sa critique de la superficialité (l'exemple du sac comme summum). Mais une telle vie en a aussi un côté en plus de reprendre certains clichés (plage, vivre au jour le jour, voyages sans but réel, instagram, influenceuse, biographie qui s'en vient, ligne (ça sent l'anglicisme) de vêtement). Au fond, elle nous vend du rêve comme Hollywood, tout en répondant à ses besoins d'évasion ou autre.
Anonyme
il y a 5 ansPour ma part, le courage qu'elle a eu de changer de carrière et de sauter vers l'inconnu, m'inspire. Certes, le fait de venir d'un milieu aisé est un filet de sécurité pour elle au cas où son aventure aurait foiré. Cependant, elle a quand même pris le risque.