«Sans le théâtre, je ne serais pas le même avocat!»
Céline Gobert
2016-04-01 15:00:00
Il y a cinq ans, le jeune avocat de 29 ans et Barreau 2011 a créé une ligne d’improvisation, « la JESUS », clin d’œil au patrimoine religieux du Québec. Les matchs? Ce sont des messes! Les punitions, des péchés, et le fameux arbitre… un prêtre!
Selon Me Forest, cette activité artistique fait de lui un meilleur praticien.« J’aime l’aspect “répartie” que permet cet art spontané, on doit faire preuve de créativité, prendre un personnage et changer sa personnalité, c’est un exercice très intéressant. » En outre, l’improvisation donne confiance en ses moyens, dit-il, ce qui n’est pas du luxe pour tout bon plaideur qui se respecte.
« L’impro m’a permis, quand je suis sous pression, de savoir offrir des réponses pertinentes avec une grande rapidité de réflexion. J’ai également amélioré mon débit, un plaideur fait souvent l’erreur de parler trop vite. Tout bon plaideur doit savoir adapter son rythme de parole à ce qu’attend le juge.» Enfin, l’activité l’a rendu plus maître de ses émotions : il reste désormais très concentré sur l’objectif du client. « Et je ne me fais plus influencer par lui au cours du dossier s’il devient trop émotif! », explique-t-il en riant.
Le secret? Être passionné
L’improvisation n’est pas la seule passion de Me Forest : il y a aussi le théâtre… et le bénévolat! « Si je n’avais pas fait de théâtre, je ne sais pas si je serais le même avocat. L’art dramatique m’a appris à argumenter, à m’exprimer en public. » Il considère donc aujourd’hui son implication bénévole comme « la moindre des choses ». « Je veux rembourser ma dette à l’art compte tenu de ce que cela m’a donné. »
C’est pour cette raison que, parallèlement à sa carrière au sein des groupes Insolvabilité et Litige commercial chez Gowling WLG, Me Forest consacre en moyenne 10 à 15 heures par semaine à ses implications bénévoles : réunions, gestion d’organismes et de groupes, organisation d’événements, sollicitation de commandites, vente de billets, etc.
Parmi ses nombreuses activités, Me Forest a notamment fondé en 2014 les Jeunes Premiers du Théâtre du Nouveau Monde (TNM), qui ont comme objectif de fidéliser un nouveau public au théâtre, afin d'assurer la pérennité du TNM. D'autres avocats, provenant de Osler et Lavery, font d’ailleurs également partie de ce comité.
Il est également président fondateur des AmbaHaHassadeurs à l’École nationale de l’humour, vice-président de la Jeune scène d’Affaires de la Fondation de l’École supérieure de ballet du Québec où il vise à populariser la danse notamment chez les garçons et a été membre du Comité des jeunes professionnels pour le financement du Théâtre du Rideau vert de 2013 à 2014. Il est aussi membre du Conseil d’administration des Jeunes Ambassadeurs de l’Orchestre symphonique de Montréal et de la Ligue Nationale d’Improvisation (LNI) depuis février 2016.
« Mes fins de semaine y passent beaucoup, mes soirées aussi. Mais ma femme est compréhensive ! (rires) » Son secret? Être passionné. « Certaines personnes s’impliquent uniquement pour leur CV, ils ne font alors pas long feu dans l’organisme impliqué. » Avec une pratique chez Gowling WLG de 45 à 50 heures par semaine, certains confrères se demandent même comment il fait pour trouver le temps. « Je leur réponds souvent de remplacer leur loisir par mon bénévolat et ils comprennent!»
Son but désormais ? Réunir la relève du milieu des affaires et celle du milieu artistique, et créer une nouvelle génération de philanthropes…
Anonyme
il y a 8 ansson secret: aucun enfant!