Tête-à-tête avec Miss Mégawatts!
Julien Vailles
2016-06-07 15:45:00
Pourtant, elle vient de rejoindre Langlois, un cabinet régional reconnu en litige. Cette Barreau 1999 y représentera tant des promoteurs immobiliers que des institutions financières, ou des locataires et locateurs.
À 40 ans, Me David est aussi une experte dans la gestion juridique de projets d’infrastructure, entre autres en matière de partenariats publics-privés ou encore de parcs éoliens.
Pourquoi Langlois? Droit-inc lui a posé la question et quelques autres aussi…
Droit-inc: Comment vivez-vous votre arrivée chez Langlois?
Me Mylany David: Je me suis mariée à mes 40 ans et j'ai l'impression, huit mois plus tard, de me marier à nouveau en venant ici! Depuis mon arrivée, j'ai reçu des tonnes de courriels et d'appels et je n'ai jamais vu un constat aussi unanimement positif. J'avais un idéal pour mes 40 ans : le bonheur. J'ai eu bien du plaisir à lire le document sur les politiques du cabinet: les façons de faire de Langlois, la mise en valeur des notions de respect, d'authenticité et d'intégrité, cadrent parfaitement avec ma manière de penser. À mon arrivée chez Langlois, on m'a dit : « Mylany, le but, c'est que tu sois heureuse ici ». C'est la première fois de ma vie qu'on me disait ça dans un cabinet d'avocats!
Qu'est-ce qui a influencé votre départ de chez Dentons?
Tout simplement, j'ai donné tout ce que j'avais à donner là-bas. J'avais un projet de carrière et mon travail chez Dentons ne cadrait plus avec ce projet. Je peux quitter la tête haute, avec le sentiment du devoir accompli.
Langlois est surtout reconnu en matière de litiges. Pourquoi les rejoindre alors que vous êtes experte en droit des affaires?
Au départ, j'envisageais cette possibilité presque à reculons. Mais j'aurais ici l'occasion de participer au déploiement du département de droit des affaires. Au fond, Langlois m'offre un grand espace et une grande flexibilité; dans un bureau national, il y a beaucoup plus de paliers décisionnels alors que dans un bureau régional, comme Langlois, il est plus facile de prendre des décisions.
Donc, vous aurez le mandat de bâtir, au fond, le département de droit des affaires du cabinet? De quel type de mandats allez-vous vous occuper?
En quelque sorte, mais ce n'est pas une tâche que je peux accomplir toute seule! Du reste, mon travail m'a effectivement conféré une force d'attraction qui va me permettre de donner au cabinet, en plus du litige et du droit du travail, une solide réputation en droit des affaires. Je poursuivrai dans mes domaines d'expertise, en matière immobilière, de fusions-acquisitions et en matière d'énergie. Par ailleurs, plusieurs clients actuels de Langlois ont besoin d'un expert en matière contractuelle. Je pourrai leur être bien utile à cet égard.
Quels sont vos objectifs à court et à long terme?
Évidemment, les six prochains mois seront consacrés à mon intégration et à la mise en place d'un plan d'affaires. Par ailleurs, j'ai toujours un plan quinquennal et je demande d'ailleurs souvent à mes contacts où ils se projettent dans un avenir de cinq ans. Pour ma part, je veux essayer de consolider l'équipe et d'établir des alliances stratégiques interprovinciales et internationales. Dans un cabinet national, le nombre d'avocats et la diversité de pratique obligent, en quelque sorte, à tout faire à l'interne. Dans un cabinet plus régional, il est indispensable de créer des alliances durables. Sinon, j'ai deux enfants et mon conjoint en a un. J'aime dire que j'ai trois enfants à temps partiel! Il s'agit donc de maintenir un « juste déséquilibre » entre ma vie professionnelle et familiale.
Un juste déséquilibre?
Oui! L'équilibre parfait est très difficile à atteindre, dans cette profession comme dans toute autre. Il faut donc essayer de trouver le déséquilibre idéal!
Est-ce un sacrifice d'avoir des enfants avec une telle carrière?
Pas du tout! C'est quelque chose de très positif, alors il ne faut pas le voir comme un sacrifice, mais comme un choix. Certains avocats accèdent au statut d'associé en sept ou huit ans. À cause de ma décision d'avoir des enfants, il m'en a fallu dix. J'étais donc plus prête pour cette étape!
On sait que les taux horaires élevés sont parfois un frein à la pratique des avocats dans les marchés locaux. Peut-on dire que Langlois vous donne plus de flexibilité à cet égard?
Effectivement, Langlois m'offre une flexibilité et une agilité importantes. Peu importe nos moyens, on a toujours une notion de ce qui est raisonnable dans les coûts. Il y a toujours un stade au-delà duquel les clients hésitent à aller, parce que même s'ils ont un excellent service, le prix ne leur donnera pas l'impression d'avoir été satisfaits. Chez Langlois, les taux horaires sont flexibles, ce qui répond à cette préoccupation des clients.
De façon générale, pensez-vous que le marché québécois est plus difficile que d'autres?
Non. Il y a beaucoup de mythes autour de ça. Selon moi, le marché québécois n'est pas pire qu'un autre. Les difficultés ne sont évidemment pas les mêmes; on pense notamment à la loi 101 qui s'impose ici. Les entreprises québécoises rayonnent et ont la cote à l'international, ce à quoi ne peuvent pas prétendre les entreprises de la plupart des autres provinces canadiennes.