Un avocat sur ma liste: Équipe Coderre

Marie Pâris
2013-10-28 15:00:00
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans la campagne?
Ce sont les mêmes motivations que celles qui m’ont poussé à devenir avocat: l’envie de représenter les citoyens, de combattre l’injustice. En tant que politicien ou avocat, on représente son électeur ou client et on défend ses intérêts au mieux.
On a beaucoup parlé cette année de l’intégrité en politique, c’est peut-être ce qui m’a incité à me présenter pour la première fois. Montréal est mon lieu de vie depuis longtemps, et je peux constater au quotidien les problèmes d’infrastructures, de propreté, ou de transport. J’ai eu envie de faire changer cela.
J’ai pu aussi voir des citoyens complètement abandonnés par leurs élus, et ça m’a beaucoup touché. La proximité est censée être essentielle pour un élu municipal, le dialogue doit être important.
Quels sont les principaux objectifs de votre programme?

Les infrastructures sont une deuxième priorité. Il faut donner aux citoyens ce pour quoi ils paient. Enfin, le dialogue est très important: il faut des élus présents, sur le terrain. On pourrait mettre en place des forums citoyens avant de prendre des décisions.
Mon objectif, c’est que d’ici quatre ans on ne parle plus de crises d’infrastructures et d’intégrité.
En quoi votre métier d’avocat vous aide-t-il en politique?
Grâce à ma formation, je connais et j’ai l’habitude des questions réglementaires et du langage juridique. En tant qu’avocat, on a également l’avantage dans les débats contradictoires politiques.
Je pense aussi que le droit apporte une capacité d’analyse, et aide à voir le dossier dans sa globalité, pour ne pas regarder l’arbre mais la forêt.
Pendant la campagne avez-vous continué à pratiquer?
Depuis environ deux mois, je ne prends pratiquement plus de dossiers. Je pense qu’il est important de se dévouer à la campagne et, si je suis élu, je suspendrais complètement ma pratique pour me concentrer à 100% sur ma fonction. Mais il est sûr que le métier va me manquer.
Je me remettrai à la pratique un jour, même si je ne sais pas quand. Être avocat, c’est dans mes gènes. S’il sera difficile de recommencer à exercer après un passage en politique? Je suis peut-être optimiste, mais je ne crois pas.
Que retirez-vous de cette campagne, d’un point de vue personnel?
Avocat et politicien, c’est quand même très différent. L’avocat travaille plutôt dans son bureau, au calme, où la plupart du temps il lit et réfléchit, tandis que le politicien est plus dans l’action.
Je me suis rendu compte à quel point c’était un privilège et un honneur d’obtenir ces tribunes médiatiques et l’écoute des citoyens.
Même question, mais d’un point de vue politique?
J’ai été très déçu par la campagne de salissage dont a été victime Denis Coderre. Ce n’est pas de ça dont ont envie les citoyens.
L’aspect positif, c’est l’augmentation du nombre de bureaux de vote et de jours pour voter. J’ai aussi trouvé que c’était une belle campagne, propre au niveau du financement.
Un message pour vos confrères?
Pendant la campagne, j’ai rencontré la plupart des avocats des cabinets du quartier, pour discuter et débattre. J’incite mes confrères et consoeurs à s’investir en politique, car c’est un beau défi que d’essayer de réconcilier les citoyens avec les politiciens, dans le contexte actuel de corruption.
Et si je peux leur donner un conseil, c’est de mettre leur pratique d’avocat en pause pendant la campagne: il est très difficile de concilier les deux.