L’intelligence émotionnelle et le climat de travail
Mario Charette
2013-10-11 14:15:00
C’est qu’un mauvais ou un bon climat de travail est un phénomène qu’on ressent sans pouvoir en expliquer les causes. Il est alors impossible de suggérer des moyens de l’améliorer.
Pourtant, il me semble que la qualité du climat de travail est intimement liée à une sagesse dont vous avez déjà entendu parler, l’intelligence émotionnelle. Selon le psychologue Goleman, qui a écrit un best-seller sur le sujet en 1998, elle consiste de quatre habiletés distinctes.
1. Reconnaître ses propres émotions et évaluer les conséquences prévisibles de leur expression, sur soi et sur les autres
2. Savoir comment maîtriser ses émotions pour ne pas produire un impact négatif en les exprimant
3. Reconnaître et comprendre les émotions des autres et les protéger
4. Inspirer et influencer les autres en gérant les conflits et en préservant leur santé émotionnelle.
Une personne douée d’intelligence émotionnelle est donc capable de non seulement reconnaître les émotions qu’elle vit mais aussi de s’arrêter et de décider que faire de cette émotion. Elle est consciente que laisser son comportement être guidé par ses émotions brutes, sans considération pour leur impact sur soi et les autres, peut s’avérer destructeur.
Or, si j’en juge par ce que mes clients me racontent, l’intelligence émotionnelle au travail n’est pas aussi répandue qu’on serait en droit d’espérer.
Des superviseurs qui crient dès qu’ils sont contrariés, d’autres qui mentent s’ils se sentent menacés, certains qui cherchent à cacher leurs erreurs et font porter le blâme à leurs employés, d’autres qui ne peuvent supporter le stress et piquent des colères.
Voilà autant de comportements qui, lorsque répétés, créent ce malaise général, cette impression que le ciel va nous tomber sur la tête, ce qu’on nomme le mauvais climat de travail.
Donc, à l’inverse, le bon climat de travail existe lorsque la majorité des employés font preuve d’intelligence émotionnelle.
Il est tout à fait normal, par exemple, de se sentir contrarié quand un travail qu’on avait délégué n’a pas été fait. Cela ne veut pas dire, néanmoins, qu’il est nécessaire de crier pour exprimer sa déception. Autrement, les personnes présentes se sentiront embarrassées et diminuées. Elles perdront confiance en vous et ne sortiront plus jamais de leur chemin pour vous aider ou vous plaire.
Si vous désirez préserver un bon climat de travail, reconnaissez que votre contrariété signale la présence d’une difficulté et cherchez la coopération des autres pour en trouver la cause et des solutions. Ils vous en seront gré! Faites preuve d’intelligence émotionnelle et préservez ainsi un bon climat de travail.
1. Ne lui rendez pas la pareille. On ne peut aider un autre à acquérir de l’intelligence émotionnelle si on ne peut en faire preuve soi-même.
2. N’intervenez pas seul. Au risque de paraître hypocrite, il demeure nécessaire de s’assurer que d’autres comme vous soufrent du comportement de cette personne. Formez un groupe.
3. Décrivez clairement les comportements néfastes et comment ils ont nui au climat de travail et à la bonne marche de l’entreprise.
4. Faites preuve de courage et demandez une rencontre avec le superviseur. Présentez vos doléances clairement, précisément et sur un ton neutre. Tenez-vous en au fait décrits à l’étape précédente. Cherchez des solutions!
5. Si l’étape précédente s’avère impossible ou échoue, demandez l’aide de la direction.