La liberté de parodier
Karim Renno
2013-06-26 14:15:00
Reste que, c’est vrai, il y a bon nombre de décisions importantes qui réaffirment et protègent la liberté d'expression. C'est le cas de l'affaire Trudeau c. AD 4 Distribution Canada inc. (2013 QCCS 2678) où l'Honorable juge Hélène Le Bel réaffirme de manière claire le fait que la liberté d'expression permet la critique par voie de caricature et parodie.
Cette affaire implique la production d'un film pornographique parodiant la policière maintenant bien connue sous l'appellation "matricule 728". Cette dernière demande l'émission d'une injonction permanente pour bloquer la distribution dudit film alléguant une atteinte à son droit à la vie privée et le grand préjudice que cette distribution lui causerait.
La juge Le Bel rejette la requête introductive d'instance de la Demanderesse, soulignant que ni son nom, ni son image ne sont utilisés. Elle ajoute que la liberté d'expression protège le droit de critiquer via la caricature et la parodie. Elle indique également clairement que ce n’est pas aux tribunaux de juger du mérite artistique ou du bon goût d’une caricature ou d’une parodie :
''(45) Dans la sphère publique, la liberté d'expression autorise et permet la critique, le commentaire, le débat, la contestation, par des procédures ou des manifestations ou par l'humour ou la caricature ou la parodie, des faits et gestes de ceux qui nous gouvernent ou qui, comme les policiers, se trouvent en position d'autorité.''
Considérez-moi rassuré le temps d’un jugement…
Sur l'auteur:
Karim Renno est associé dans le cabinet Irving Mitchell Kalichman s.e.n.c.r.l. Il est le fondateur et rédacteur en chef du blogue juridique À bon droit où il publie quotidiennement des billets de jurisprudence.