Retour sur la question des vices cachés

Karim Renno
2012-08-28 14:15:00
Selon l’article 2880 C.c.Q., la prescription de trois ans commence à courir dès qu’une partie a connaissance de sa cause d’action (i.e. qu’elle a connaissance d’une faute qui lui cause un préjudice) ou qu’elle devrait avoir connaissance de celle-ci (voir Paré Succession de), 2012 QCCS 3276). Ainsi, règle générale, la prescription en matière de vices cachés commencera à courir dès la date de découverte desdits vices.
Cependant, l'article 2898 C.c.Q. prévoit que la reconnaissance d'un droit interrompt la prescription. Ainsi, comme le confirme l'Honorable juge Jacques Dufresne dans la récente affaire de Givre Climatisation inc. c. Pelletier (2012 QCCA 1416), le vendeur qui accepte de corriger un vice interrompt la prescription et celle-ci repart à zéro à partir de cette date.

Le juge Dufresne est d'opinion que la permission d'en appeler doit être refusée en l'instance. À cet égard, il confirme le raisonnement du juge de première instance sur la question de la prescription. Plus spécifiquement, le juge Dufresne approuve les propos suivants du juge de première instance :
(93) Le Tribunal estime qu'il est évident que lorsque la défenderesse, à titre de vendeur professionnel, accepte durant plusieurs années de corriger un vice qu'elle reconnaît, elle agit de façon à interrompre la prescription.
En espérant que cela répond adéquatement à vos questions chers lecteurs!
Sur l'auteur:
Karim Renno est associé dans le cabinet Irving Mitchell Kalichman s.e.n.c.r.l. Il est le fondateur et rédacteur en chef du blogue juridique À bon droit où il publie quotidiennement des billets de jurisprudence.