Cours Shahir cours
Rene Lewandowski
2009-07-03 09:10:00
« J’aime quand ça va vite », dit pour expliquer son choix, l’avocat de 44 ans, alors qu’il reçoit La Presse en tant que nouvel associé-directeur du bureau montréalais d’Osler Hoskin & Harcourt, où il pratique depuis huit ans.
La vitesse, il en aura bien besoin au cours des prochains mois. Car au rythme où se transforme ces temps-ci l’industrie des services juridiques, le nouveau boss devra prendre des décisions et agir rapidement. Jamais depuis des années les grands cabinets n’auront eu à affronter des vents de face aussi violents: Plongeon marqué de l’activité en fusions et acquisitions, crise du crédit qui freine les financements des entreprises et les inscriptions en Bourse, réduction des dépenses juridiques des grandes entreprises… Des créneaux clés pour Osler, tous affectés par la crise économique.
« C’est vrai, le défi est grand, mais j’avais envie de m’impliquer dans la gestion du cabinet », dit-il. Depuis quatre ans, il siégeait déjà sur le comité exécutif du cabinet national, il ne devrait donc pas être trop dépaysé en prenant les commandes.
L’avocat des technos
Il est vrai aussi que l’homme a l’habitude d’aller vite. Comme avocat corporatif, il s’est spécialisé dans les secteurs de la haute technologie et des biotechs, justement parce que ce sont des domaines où les décisions se prennent parfois en un claquement de doigts. Parmi ses clients, la montréalaise Radialpoint, qui fut nommée en 2008 par les magazines PROFIT et L’actualité comme l’une des PME les plus en croissance au Canada; OZ Communications, vendue en septembre à Nokia Corporation; Jubilant Organosys, qui a acquis en mai 2008 DRAXIS Health Inc. pour 255 millions de dollars américains.
Présentement, il boulonne sur la clôture de la transaction qui permettra la formation du Fonds Teralys Capital, un fonds de fonds de $825 millions de dollars crée par le gouvernement du Québec, la Caisse de dépôt et placement du Québec et le Fonds de Solidarité des Travailleurs du Québec FTQ. Ce fonds de capital de risque investira dans des entreprises technologiques, évoluant notamment dans les secteurs des sciences de la vie, des technologies de l'information et des technologies propres.
Chez Osler, il a aussi été initié à la rapidité, ayant vécu de l’intérieur la phénoménale croissance du bureau de Montréal. En huit ans, le bureau de ce cabinet pancanadien est passé d’une douzaine de professionnels à plus de 180 aujourd’hui, ébranlant au passage le petit marché montréalais, grâce notamment au leadership du président Brian Levitt, qui, en 2001, venait de quitter la direction d’Imasco, et qui dès son arrivée chez Osler est allé recruter les meilleurs praticiens chez les concurrents. En fait, entre 2001 et 2003, Osler a effectué une véritable razzia dans à peu près tous les grands bureaux de la métropole.
Et qui a été la première recrue? Shahir Guindi, que ne comptait à l’époque qu’un seul client.
Comme patron, Shahir Guindi a l’intention de prendre l’été pour réfléchir avant de décider de quoi que ce soit. De toute façon, il est déjà acquis qu’il ne révolutionnera pas la maison. En tout cas, pas à court terme. Ce qu’il veut avant tout c’est de consolider la position d’Osler comme cabinet haut de gamme de premier tiers. Le bureau compte déjà pour clients des grandes entreprises comme Telus, le CN, BRP, Gaz Métro, le Chantier maritimes Davie… Mais il veut aussi accroître les parts de marché du cabinet auprès des PME en croissance, un créneau porteur pour tous les grands cabinets. Il faut donc s’attendre à ce que les avocats d’Osler soit plus présents dans les activités de réseautage.
Shahir Guindi veut aussi s’impliquer personnellement dans le recrutement de nouveaux avocats en provenance de la concurrence, « les latéraux », comme on les appelle dans le milieu. Oh, il ne faut pas s’attendre à une vague d’embauches comme celle du début de la décennie, « mais si l’occasion se présente de recruter les meilleurs, on le fera », dit-il.
Enfin, mais cela n’a rien à voir avec le cabinet, le jeune père de famille aimerait bien améliorer ses temps au jogging. La semaine dernière, il a couru 13 kilomètres en une heure dix minutes. Pour quelqu’un qui raffole de vitesse, ce n’est franchement pas terrible, comme il l’admet lui-même. Mais y’a de la marge pour s’améliorer…
Anonyme
il y a 15 ansInfopub, iiinfopuub, infopuuub ouiii infopub.