La Presse

L'avocat de Caracas

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Rene Lewandowski

2010-03-26 10:15:00

La plus importante association internationale d'avocats du monde tiendra en octobre sa conférence annuelle à Vancouver. Son président, un avocat de Caracas, était de passage cette semaine à Montréal.
Avoir pu me métamorphoser en mouche, c'est dans les bureaux du cabinet d'avocats d'Ogilvy Renault que j'aurais aimé m'introduire incognito cette semaine. Car mardi midi, c'est là qu'avaient rendez-vous tous les patrons, ou presque, des grands cabinets et de quelques cabinets-boutiques de Montréal. Il y avait Claude Auger, de Fasken Martineau, André Roy, de Stikeman Elliott, James Woods, de Woods, Charles Chevrette, de McMillan, Richard Cherney, de Davies...

À ce moment précis, nul doute qu'aucun autre endroit dans la métropole ne regorgeait d'un tel concentré d'avocats en position de pouvoir. D'ailleurs, juste pour le plaisir, faites l'exercice: additionnez les taux horaires de ces pros du droit des affaires. Vous verrez que la note grimpe rapidement!

Mais ce n'est pas pour présenter une facture d'honoraires que ces avocats s'étaient rassemblés au 25e étage de la Place Ville-Marie. Ils avaient plutôt été conviés pour le lunch par Pierre Bienvenu, associé principal d'Ogilvy. Me Bienvenu voulait leur présenter un avocat bien particulier: Fernando Pelaez-Pier. Ce Mexicain d'origine pratique à Caracas, au Venezuela, pour le cabinet Hoet Pelaez Castillo&Duque. L'avocat de 62 ans est aussi le président de l'International Bar Association (IBA), et c'est à ce titre qu'il était de passage cette semaine à Montréal et à Toronto.

Vancouver bis

Pour ceux qui l'ignoreraient, l'IBA est la plus importante association internationale d'avocats dans le monde. Elle compte plus de 35 000 avocats et près de 200 organisations membres sur tous les continents. Tous les ans, l'IBA organise une grande conférence qui se déroule sur plusieurs jours. L'an dernier, à Madrid, l'événement a accueilli plus de 5600 délégués venus de partout dans le monde assister aux quelque 200 ateliers.

Or, cette année, c'est au Canada, à Vancouver, en octobre prochain, qu'aura lieu cette grand-messe annuelle des avocats.

«Pour les avocats canadiens, il s'agit d'une occasion unique de rencontrer leurs collègues du monde entier», dit Fernando Pelaez-Pier, qui s'exprime dans un joli français. Il ne s'en cache pas, s'il passe la semaine au Canada, c'est pour promouvoir l'événement auprès des cabinets canadiens. Bon an, mal, dit-il, environ 400 avocats du pays hôte participent à la conférence et il en espère autant cette année.

Un avocat qu'il n'aura pas à convaincre bien longtemps, c'est Pierre Bienvenu. Depuis des années, le président du comité exécutif d'Ogilvy Renault s'implique auprès de l'IBA. Il a même déjà présidé le comité d'arbitrage de l'organisation. Pour lui, aucun doute, tout avocat qui s'intéresse à la mondialisation des affaires et des services juridiques doit s'impliquer dans l'IBA et être présent à Vancouver. «C'est un passage obligé», dit-il.

Des travaux reconnus

L'IBA, il est vrai, c'est un peu le haut lieu des plus récents développements en droit. Dans tous les domaines du droit: fiscalité, droit commercial, insolvabilité, arbitrage international, droit de la concurrence, propriété intellectuelle... C'est par cette organisation que les meilleurs praticiens du monde ont l'occasion d'échanger sur ce qui se fait de mieux dans leur pays respectif et de comparer les meilleures pratiques.

Plusieurs des travaux de recherche de l'IBA sont d'ailleurs reconnus internationalement. En arbitrage international, par exemple, c'est là qu'on a développé des règles de procédures pour l'administration de la preuve, règles adoptées aujourd'hui par toutes les parties. Une révision de ces règles est présentement en cours et une nouvelle version devrait être présentée en mai prochain.

Ces temps-ci, c'est surtout la réglementation des services financiers qui intéresse les juristes du monde entier, et ce thème sera particulièrement discuté à Vancouver. D'autant plus, souligne Fernando Pelaez-Pier, que la crise financière, économique et immobilière a fait mal aux avocats, les obligeant à revoir leur modèle économique.

«Il faut repenser la façon dont nous traitons avec les clients et la manière dont nous livrons les services juridiques», dit-il. Il ne remet pas complètement en question la tarification à l'heure - modèle dominant de l'industrie -, mais soutient qu'une bonne réflexion est nécessaire.

«On doit être plus imaginatifs avec nos clients, dit-il. On aura l'occasion d'en discuter à Vancouver.»
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