Quatre questions à quatre patrons: Pierre-André Themens

Rene Lewandowski
2008-10-10 08:30:00
À quel point la situation est-elle grave?
En 32 ans de métier, je n'ai jamais rien vu de pareil. Nos clients sont inquiets, en raison des grandes variations boursières mais aussi à cause du resserrement du crédit, qui rend beaucoup plus difficile la réalisation de grandes transactions.
Que leur conseillez-vous?
De respirer par le nez! C'est le moment de faire une pause et d'analyser la situation avec calme. Il ne faut surtout pas paniquer. Car il y aura de bonnes occasions d'affaires après la tempête. Le manque de financement obligera certaines entreprises à se restructurer ou à vendre; celles au bilan sain et peu endettées vont en profiter.
Y a-t-il des transactions dans l'air?
Il y a des discussions, notamment au Québec dans le secteur des services. Mais c'est encore un peu tôt; ça devrait débloquer d'ici quelques mois. Le retour à la "normale" devrait en outre favoriser les acheteurs stratégiques.
Comme cabinet d'avocats, ressentez-vous les impacts de la crise?
Évidemment. Il n'y a pas eu d'IPO (appels publics à l'épargne) sur le TSX depuis belle lurette et la réalisation de fusions ou d'acquisition est plus compliquée. Cela dit, nos groupes de pratique en litige, fiscalité et restructuration sont très occupés. Et puis, on a l'avantage de la taille. Avec seulement 76 avocats (certains en ont plus de 200) à Montréal, on n'a pas besoin de faire 25 transactions pour bien vivre.
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