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Viva Brasil!

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Rene Lewandowski

2010-10-04 10:15:00

Comment mesure-t-on le dynamisme de l'économie d'un pays? À l'intérêt que lui portent les grands cabinets d'avocats internationaux. À ce chapitre, le Brésil n'a rien à craindre...
Même en vacances, l'avocat Peter Mendell (en photo) ne peut s'empêcher de travailler.

En décembre dernier, alors qu'il avait prévu une petite escapade au Brésil avec son épouse pour le congé de Noël, il a décidé de s'y rendre trois jours plus tôt, histoire d'animer un colloque sur les fonds d'investissements canadiens pour les entreprises brésiliennes.

Pas un grand truc, juste une petite matinée durant laquelle il espérait s'entretenir avec quelques clients de cabinets d'avocats de la place.

Et qui, un jour, s'ils décidaient de lever des fonds au Canada, penseraient à lui et à son cabinet, Davies Ward Phillips&Vineberg.

Une opération marketing en quelque sorte. Eh bien, plus de 80 personnes s'y sont présentés!

"C'est vrai, j'ai été un peu surpris qu'il y ait autant de monde", dit Peter Mendell.

Il existe plusieurs méthodes pour évaluer le dynamisme de l'économie d'un pays.

Le taux de croissance, le taux de chômage, la confiance des consommateurs, etc.

Mais il y en a un trop peu connu et qui pourtant est un excellent indicateur: l'intérêt des grands cabinets d'avocats internationaux d'y faire des affaires.

Et si l'on se fie à ce dernier, alors l'économie brésilienne est promise à un bel avenir.


Illustration Philippe Tardif
Illustration Philippe Tardif
Depuis quelques années, plusieurs grandes firmes juridiques ont fait du démarchage dans ce coin du monde, dont quelques-unes, anglaises et américaines notamment, y ont carrément ouvert un bureau, généralement à São Paulo, la capitale des affaires. Pas étonnant, dans ces circonstances, que certaines se retrouvent dans le haut du classement des cabinets d'avocats ayant réalisé les plus importantes fusions et acquisitions du Brésil.

Dans le dernier classement de Thomson

Reuters, cinq des dix premiers cabinets d'avocats étaient étrangers. On retrouve même, au 21e rang, un cabinet canadien, Goodmans, de Toronto.

"C'est un marché énorme, impossible pour un grand cabinet d'avocats d'affaires de ne pas s'y intéresser", dit Craig Thorburn, associé à Toronto pour Blakes.

Il affirme que son cabinet a réalisé quelques transactions impliquant des entreprises brésiliennes. Il estime que leur nombre devrait augmenter dans les prochaines années.

Un bureau ou pas?

Si les cabinets canadiens s'intéressent au Brésil, la plupart n'ont aucune intention d'y avoir pignon sur rue.

Contrairement à leurs concurrents anglais et américains, ils préfèrent déléguer des équipes volantes, qui se rendent sur place plusieurs fois par année plutôt que d'avoir à entretenir un bureau là-bas.

Bonne stratégie?

"Ça nous permet d'avoir les meilleurs avocats pour établir des contact et faire des affaires", explique Peter Mendell.

D'autant plus, explique-t-il, que les grands cabinets brésiliens sont excellents, certains de classe mondiale.

Leur soumettre des dossiers pour tout ce qui touche au droit local est donc une meilleure option.

En tout cas, pour lui et son cabinet, cela semble bien fonctionner.

En dix ans, Peter Mendell a réalisé une dizaine d'acquisitions pour le compte de clients canadiens ou étrangers.

L'an dernier, lorsque l'australienne Amcor a acquis 95 usines de Rio Tinto, une de celles-là était située au pays de Lula, et les avocats de Davies ont dû obtenir l'approbation des autorités réglementaires brésiliennes.

L'an dernier, un de ses associés du bureau de Toronto a représenté Cadillac Fairview pour l'acquisition au Brésil de centres commerciaux.

Un investissement de 500 millions de dollars.

Et tout récemment, Pierre-André Themens, le patron de Davies à Montréal, a réalisé coup sur coup pour un client canadien deux transactions immobilières au Brésil, d'une valeur totale de 400 millions de dollars.

"On s'est occupés ici à Montréal de ficeler la structure commerciale et fiscale, explique Me Themens. Pour le reste, on a soumis le dossier à des cabinets brésiliens que l'on connaît bien. Ils sont compétents et ils connaissent bien le droit brésilien et les coutumes locales."

Note : Pour consulter La Presse Affaires Magazine, cliquez-ici.
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