L'Affaire Aubut

Le Barreau se défend dans le dossier d’Aubut

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Agence Qmi

2016-01-19 11:12:00

«C’est tolérance zéro» pour le harcèlement sexuel, affirme la bâtonnière du Québec, défendant son organisation qui a été critiquée par certains de ces membres depuis le scandale impliquant Marcel Aubut..
Me Claudia P. Prémont, bâtonnière
Me Claudia P. Prémont, bâtonnière
« On est avocat tout le temps, on ne cesse pas d’être avocat, ça, c’est clair. Les avocats ne sont certainement pas au-dessus des lois », a affirmé la Bâtonnière Claudia P. Prémont, soutenant qu’un juriste revêt toujours son statut d’avocat, et ce, même lorsqu’il ne porte pas sa toge.

Durant cette saga, l’avocate Amelia Salehabadi a porté plainte au Barreau du Québec, alléguant avoir été harcelée sexuellement par Me Aubut, à trois reprises. Le syndic de l’organisation, qui étudie la plainte, a confirmé que Marcel Aubut niait toutes ces allégations, dans une lettre transmise à la victime présumée.

Dans cette missive, le Barreau semblait indiquer que les faits allégués n’avaient pas été commis en tant qu’avocat, mais comme président du COC.

Protection du public

Toutefois, le Barreau a assuré que l’enquête se poursuit. « L’enquête est effectivement toujours en cours, a admis Me Prémont. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’on est en droit disciplinaire (...) Le syndic est dans un carcan législatif avec tout ce qui touche au Code des professions ».

Si le syndic croit que la protection du public était bafouée, il pourra porter plainte contre Marcel Aubut devant le conseil de discipline. « Sinon, ça demeure confidentiel », a indiqué la Bâtonnière, soutenant que la réputation des avocats était certes entachée par les gestes de Me Aubut, de ce membre honorifique du Barreau, durant son mandat à la tête du COC.

L’avocate a aussi expliqué que le nouveau code de déontologie, qui est entré en fonction l’an dernier, ne comprenait pas d’articles spécifiques sur le harcèlement, parce que les lois québécoises protégeaient déjà les victimes.

L’an dernier, à la suite d’un long processus, le Barreau du Québec a mis en pratique son nouveau code déontologique. Dans une note émise au printemps 2013 par le comité des femmes du Barreau, destinée au groupe de travail sur la révision du code de déontologie, le groupe critiquait sévèrement à l’époque le projet de code, parce qu’il ne contenait toujours pas de disposition sur la discrimination et éliminait celle sur le harcèlement.

Dans cette note de neuf pages, les auteures affirment que les conséquences de ne pas inclure ces dispositions sont plus graves que les craintes d’agressions appréhendées par certains. Neuf provinces ont jugé pertinent d’inclure le respect du droit à l’égalité et l’interdiction de discrimination et de harcèlement dans leur code de déontologie depuis 20 ans.

Malgré ces représentations, le groupe de travail sur la révision du code a décidé de ne pas réintégrer les articles sur la discrimination et le harcèlement.


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5 commentaires
  1. Avocat
    Avocat
    il y a 8 ans
    Avocat
    Si Amélia soutient que TOUS les rapports sociaux avec Aubut furent dans le cadre de sa profession, peu importe que Aubut opérait à titre de président du COC, il s'en suit que les «mon chéri» et «mon beau marcel» de Amélia tombent forcément dans le cadre de son exercice de la profession à elle et sont, partant, dérogatoires à l'honneur et la dignité d'un avocat.

    Fair game ou bien la pauvre femme-victime, on la pardonne?

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Le Barreau sort la carte du genre!
    Après la sortie ratée du syndic, on tente de corriger le tir avec une devanture féminine?

    La stratégie de communication des grands bureaux (qui envoient au front des gais et des noirs pour claironner leur ouverture à la "diversité") fait maintenant des petits au Barreau.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Pousse égal
      Il me fait plaisir de vous annoncez que Me Prémont est la bâtonnière du Québec. La face du Barreau. Comme l'ont été d'autres, notamment, Me Masson que l'on voyait fréquemment lors de manifs étudiantes en 2012.

      En passant, il serait difficile de "claironner l'ouverture à la diversité" en envoyant des hommes hétéro blancs. Personne n'est parfait, mais sincèrement les minorités sont relativement bien représentées dans les grands bureaux.

  3. Thémis-Kouata
    Thémis-Kouata
    il y a 8 ans
    Cover up
    les anciens associés de Me aubu ont-ils des choses à se reprocher ? Le droit au SILENCE (cover-up) est une garantie. Si les stagiaires, secrétaires de ses anciens bureaux à Me aubu parlent ... des têtes pourraient rouler.
    10/4

  4. ML
    Avocat
    Question: Selon le Barreau (ou son syndic), les allégations troublantes sur le comportement de Me Aubut (et pas juste celles de Me Amelia Salehabadi) sont-elles moins graves que celles qui se rapportent au vol allégué d'une paire de jeans par vous savez qui ? Deux poids, deux mesures ?

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