Google remplacera-t-il les avocats?
Didier Bert
2021-12-06 13:15:00
Contract DocAI utilise l’apprentissage avancé pour extraire les données contenues dans les contrats, et pour présenter les données clés dans des documents juridiques et commerciaux.
Google met ainsi à profit son savoir-faire en matière d’analyse du langage et d’intelligence artificielle.
Ses fonctionnalités permettent notamment d'utiliser l'apprentissage par arbre de décision: l’outil déduit des informations à partir d'autres données dans un contrat. Par exemple, il peut trouver une date d'expiration qui n'est peut-être pas mentionnée, mais que le système peut déterminer à partir d'autres références de date dans le contrat.
Quand les juristes voient arriver un joueur d’une taille aussi considérable, ils peuvent se demander si Google compte devenir un compétiteur, voire un chef de file capable d’écraser la concurrence. La firme de Mountain View est chef de file sur l’analyse du contenu d’Internet. Elle dispose davantage d’experts en apprentissage automatique et en analyse linguistique que l’ensemble des sociétés de technologie juridique.
Pourtant, l’idée du moteur de recherche n’est pas de remplacer les avocats, affirme Vinod Valloppillil, chef de produit chez Google Cloud Language & Vision AI, interrogé par Artificial Lawyer.
Bien que Google Cloud Language & Vision AI a réalisé son plus gros investissement avec Contract Doc AI, le moteur de recherche entend établir des partenariats avec d’autres joueurs du marché, essentiellement des fournisseurs de technologies juridiques comme Ironclad, plutôt que faire cavalier seul, affirme M.Valloppillil. Ironclad fournit un logiciel de gestion des contrats, combiné à une plateforme de collaboration.
Google se contentera de fournir un outil de compréhension du langage contractuel. Ses partenaires, comme Ironclad, construiront des produits et des services autour de ce noyau. Et ces derniers œuvreront avec les juristes.
En effet, la multinationale ne croit pas dans la possibilité d’éliminer le facteur humain, surtout dans les contrats très complexes. La fin des avocats n’est pas pour demain, résume Vinod Valloppillil.