Les ordinateurs pourront-ils prédire l’issue des procès ?
Céline Gobert
2012-07-27 10:15:00
|Law.com].
Bientôt, ce seront les données informatiques qui leur fourniront la réponse.
Si, si.
En effet, juristes, ingénieurs en informatique et entreprises commerciales se penchent actuellement sur la création d’une base de données et d’algorithmes permettant d’identifier les multiples facteurs influençant les résultats juridiques.
Cette armada d’experts affirme que ces facteurs pourront par la suite être utilisés pour prédire les possibles scénarios et issues des procès.
Cette rencontre entre données virtuelles et droit donne ce que l’on appelle déjà « la prédiction juridique quantitative ».
Pas de la science-fiction
Cette innovation pourrait changer la façon dont les conseillers juridiques et les avocats gèrent les coûts et les questions juridiques. Mais aussi la manière dont ils élaborent leurs arguments, bâtissent leurs dossiers.
Univers futuriste ? Fantaisie irréalisable ? Et non ! Tout ceci n’est pas de la science-fiction mais bien une réalité.
Par exemple, E-discovery, utilise déjà des algorithmes pour examiner des tonnes de documents et prédire lesquels peuvent être utilisés pertinemment pour un cas donné.
Dans la même veine, la base de données américaine de Lex Machina contient les données de 128 000 affaires en propriété intellectuelle, 134 000 dossiers d’avocats, 1 399 juges, 63 000 cabinets d’avocats et 64 042 parties.
Et ce, couvrant la dernière décennie.
L’entreprise TyMetrix, enfin, a déjà commencé à recueillir des données sur la facturation et les problématiques juridiques en 2009 via Google Analytics notamment.
Leur produit “Real Rate Report”, d’une valeur de 2500 $, stocke les résultats et données des cabinets d’avocats à travers le pays, indique leurs taux horaires, détermine les facteurs qui les influencent.
Selon cinq d’entre eux- le lieu géographique, la taille du cabinet, le rang de l’avocat, les années d’expérience et la spécialité- « Real Rate Report » fait ses calculs.
Pour chaque configuration juridique, cette technologie permettrait, entres autres, d’identifier et d’analyser cinq à dix facteurs clés d’une affaire, et de prédire les coûts.
Pour un associé avec un six ans d’expérience en finance et valeurs mobilières, qui exerce au sein d’un cabinet d’avocats new-yorkais, le taux horaire sera en moyenne de 569 $.
En revanche, pour un associé avec la même expérience, dans un cabinet de même taille, mais situé à Raleigh, en Caroline de Nord, il faudra compter en moyenne 438 $ de l’heure.
En outre, sur le mode du « et si ? » (« Et si… je réduisais les coûts à l’externe ? », par exemple), vous pourriez alors prédire combien va vous coûter telle ou telle affaire et trouver le moyen le moins onéreux à adopter pour votre cabinet.
Intéressant, non ?