Les experts de MNP

Des expertes qui aident à résoudre les litiges

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Jean-Francois Parent

2018-05-16 13:15:00

Le Code civil oblige depuis 2016 le recours à des experts communs dans les litiges. Un nouveau territoire à défricher...
Corey Anne Bloom de MNP
Corey Anne Bloom de MNP
C’est ce qui amène les associées de MNP Corey Anne Bloom et Catherine Tremblay, deux comptables de formation, à faire de plus en plus d’expertises financières et juricomptables.

Litiges entre actionnaires, divorces, évaluations financières, fraudes… Les deux diplômées de McGill sont appelées en renfort lorsque les chiffres occasionnent des maux de tête aux parties d’un conflit qui se retrouve devant les tribunaux.

L’expertise commune est ordonnée par le tribunal lorsqu’un litige risque de s’engager dans des batailles d’experts : on limite ainsi le temps et les coûts associés aux batailles de chiffres lorsque vient le temps de déterminer la juste valeur d’une entreprise ou encore si des transactions douteuses ont été effectuées.

Et c’est là que les associées de MNP entrent en jeu.

Fraudes et évaluations financières

Catherine Tremblay fait son pain et son beurre avec les évaluations financières, étant chef de service du groupe d’évaluation d’entreprises pour le Québec et l'Ontario. Ses premiers pas professionnels l’ont conduite dans le monde des fusions et acquisitions, où l’évaluation de la juste valeur est le maillon essentiel de toute transaction. Elle a depuis fourbi ses armes pour devenir la ressource principale pour ce secteur chez MNP.

Corey Anne Bloom est quant à elle tombée dans la marmite de la détection des fraudes alors qu’elle faisait ses premières armes dans la profession. « Lors de ma première année comme vérificatrice, j’ai découvert une fraude! », dit-elle pour expliquer ce qui l’a menée vers la juricomptabilité. Elle se spécialise ainsi en détection de fraude et en enquête, en prévention du risque de fraude, en résolution de conflit, en gestion du risque et gouvernance. Elle est d’ailleurs membre émérite et formatrice de la prestigieuse Association of Certified Fraud Examiner, où l’on retrouve le gotha des juricomptables du monde.

Catherine Tremblay intervient donc pour déterminer la juste valeur des actions de l’associé que l’on veut racheter, tandis que Corey Anne Bloom va plutôt retracer des fonds disparus.

Le choix d’un expert commun doit être unanime. La défense et la demande s’entendent sur une liste commune d’experts potentiels à qui l’on demandera de soumissionner. On écarte les experts qui seraient en conflit d’intérêts par exemple.

Le soumissionnaire peut ensuite commencer son travail.

Et à ce jeu, « gagner la confiance des deux parties est le plus difficile », selon Catherine Tremblay. La qualité première de l’expert commun est donc la diplomatie. « Il faut que chacune des parties ait l’impression qu’on les écoute, qu’on tient compte de leur opinion », poursuit-elle.

Établir un lien de confiance

Catherine Tremblay de MNP
Catherine Tremblay de MNP
L’expertise commune étant relativement nouvelle dans les litiges, les attentes de tout le monde doivent être ménagées. D’où l’importance d’établir un lien de confiance dès les premiers instants.

Le premier défi de l’expert sera notamment d’établir une procédure de communication entre les parties à laquelle tout le monde adhérera. Et pour ça, tout le monde doit être confortable avec les propositions de l’expert.

Catherine Tremblay cite l’exemple d’une situation où son rôle serait d’évaluer seulement une partie des activités d’une entreprise. Mais la comptable a néanmoins besoin de l’ensemble des données financières pour mener sa mission à terme, et ce, même si l’entreprise ne veut pas donner accès à l’ensemble de ses données financières, afin de ne pas divulguer sa rentabilité par exemple. « On devra alors faire des ententes de confidentialité » pour que des données permettant de se donner un avantage concurrentiel ne soient pas disséminées à tout vent.

De son côté, Corey Anne Bloom, dont le travail consiste notamment à dénicher des données difficilement disponibles, fera appel à des fournisseurs ou des clients, afin de compléter le portrait financier. Il reste que l’entreprise visée par l’évaluation a intérêt à collaborer le plus possible, « au risque de se trouver avec une injonction », dit-elle.

Il n’y a pas que la fraude qui l’occupe. Si Mme Bloom découvre par exemple que des revenus ou des dépenses n’ont pas été comptabilisés, son expertise sert ensuite à établir la juste valeur d’une entreprise que sa collègue Catherine Tremblay doit évaluer.

Le but est de permettre aux clients à mieux comprendre la situation, si des détournements de fonds sont soupçonnés par exemple, « et les aider à éviter que des fraudes se reproduisent », dit Corey Anne Bloom.

Pour Catherine Tremblay, brosser le tableau complet de la situation financière d’une entreprise, évaluer les ventes dans un marché haussier, mesurer la volatilité de l’encaisse, tout cela représente des défis techniques qui l’enthousiasment.

Tout cela s’ajoute au plaisir que les deux expertes tirent du défrichage d’un nouveau territoire, où l’expertise commune allège les litiges.
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