La poutine de BCF

Marie Pâris
2014-03-05 13:15:00

Si Me Aubut s’est vivement défendu, on peut se demander quelles seront les conséquences de cette bruyante polémique sur l’image du cabinet BCF, dont il est le nouvel associé.
Christian Désîlets, professeur en communication à l’Université Laval, et Pierre Gince, président de Direction Communications stratégiques, nous ont donné leur analyse…
Droit-inc : Comment le cabinet a dû réagir, à votre avis ?

Quant aux autres avocats du cabinet, ils doivent saliver devant le nombre de contrats que cela va leur rapporter… L’opinion publique ? Je ne pense pas que le cabinet s’en soucie tant ; ce n’est pas là que sont les clients.
Pierre Gince : Il est bien difficile de dissocier Me Aubut l'avocat de Me Aubut le bénévole au Comité olympique canadien… C’est sûr que les actions de l’un rejaillissent sur l’autre.
Vous ne pensez pas que cette affaire va rendre certains clients réticents à travailler avec BCF ?

C. D : Je ne crois pas. C’est plus embêtant pour la clientèle LGBT, et encore : ce n’est pas cette affaire qui influencera les grandes corporations dans leur choix de cabinet.
Quand on choisit un avocat plutôt qu’un autre, c’est une question de réputation : ce que les clients veulent, c’est l’accès aux puissants. Il est ici question d’argent, pas de morale.
Et Me Aubut dans tout ça ?
C. D : Pour lui, cette polémique est une tempête dans un verre d’eau, comparée aux gros contrats à venir pour le cabinet - peut-être avec la Russie… Il y a en effet de nombreuses entreprises canadiennes qui travaillent ou voudraient travailler avec ce pays.
Me Aubut se félicite de pouvoir montrer qu’il a accès à Poutine. Il le referait si c’était à refaire… En arrondissant plus les angles peut-être...