Gowlings mise sur le nucléaire
Marie Pâris
2014-03-13 13:15:00
La pratique nucléaire du cabinet compte déjà une vingtaine d’avocats, dont Me David McFadden à Toronto et Me Robert Armour, ancien conseil de Bristish Energy, à Londres, rapporte le Globe and Mail.
Malgré la catastrophe de Fukushima, beaucoup de pays continuent de construire des centrales nucléaires et de commander des réacteurs. Et Gowlings veut profiter de son expertise dans l’industrie, due notamment à ses contrats autour des installations de Bruce Power, en Ontario, pour s’imposer sur le marché.
Si les entreprises canadiennes spécialisées dans le nucléaire visent l’étranger, comme la Chine et l’Inde, de plus en plus intéressés par la technologie canadienne, elles traitent surtout des programmes de rénovations des infrastructures existantes, tandis que la construction des réacteurs se fait aux États-Unis.
Le marché du nucléaire en expansion
En tout cas, le marché est bien là. Certains avaient prédi l’écroulement du nucléaire après la catastrophe de la centrale japonaise en 2011, mais l’industrie continue son expansion, malgré certes un ralentissement par rapport aux prévisions pré-Fukushima.
Fukushima a entraîné la mise en place de nouvelles règles de sécurité, et les détracteurs du nucléaire sont toujours bien là ; les projets de centrale devront sans doute faire face à de plus en plus d’obstacles réglementaires. Et les obstacles, c’est bon pour le milieu juridique...
Les commandes de nouveaux réacteurs, dont les trois-quart proviennent de pays émergents, nécessitent beaucoup de travail de la part des avocats : il s’agit d’obtenir des autorisations d’autorités de régulation très exigeantes, de gérer des relations complexes entre entitées publiques et privées, contracteurs et sous-traitants…
Ce sont ces missions que Gowlings espère décrocher, même si aucune entreprise canadienne du nucléaire n’est concernée. Le cabinet veut se servir de son bureau de Londres comme d’une porte vers les contrats en Europe et le reste du monde ; il a déjà un mandat sur un gros réacteur en développement en Grande-Bretagne…
Et si quelques grands cabinets canadiens ont aussi des groupes de pratique Énergie qui traitent du nucléaire - dont Torys et Osler Hoskin & Harcourt, où Me Abdel-Aziz a d’ailleurs exercé -, ils traitent surtout du marché national. Gowlings se voit donc bien placé pour les contrats internationaux.
Mais il va falloir faire face à une rude concurrence de l’étranger, notamment des États-Unis, avec entre autres Morgan Lewis & Bockius et Pillsbury Winthrop Shaw Pittman...