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Présidente du nouveau Tribunal administratif du travail

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Theodora Navarro

2016-03-17 08:30:00

Raccourcir les délais, faciliter l’accès à la justice, voici les nouveaux défis à relever pour la présidente du nouveau Tribunal administratif du travail. Qui est-elle?
Me Marie Lamarre, présidente du nouveau Tribunal administratif du travail
Me Marie Lamarre, présidente du nouveau Tribunal administratif du travail
Faciliter l’accès à la justice en droit du travail, c’est l’objectif que s’est donné Me Marie Lamarre, présidente du nouveau tribunal administratif du travail. À 61 ans, Me Lamarre prend donc les rênes de ce tribunal issu de la fusion entre la Commission des lésions professionnelles (CLP) et la Commission des relations du travail (CRT).

« Je pense que ce sera mon dernier poste, j’ai demandé un mandat de trois ans, jusqu’en avril 2019. » Son souhait : le mettre sur pied, le créer de toutes pièces, et en compléter toutes les grandes réalisations, notamment un accès à la justice facilité. « Nos délais sont bons, je veux qu’ils continuent à l’être, et qu’ils soient même encore meilleurs; que les recours continuent à être entendus rapidement, et que les décisions soient promptes à être rendues.»

Pour rappel, le tribunal est issu du projet de loi 42, adopté en juin 2015. La loi est entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Si les recours et le personnel demeurent, les mandats, eux, sont bien nouveaux. « Il y a de nombreuses choses à harmoniser, explique Me Lamarre. À commencer par les recours qui concernent des accidents du travail. Quel que soit leur problème, les justiciables vont pouvoir s’adresser au même tribunal. » À ce titre, les façons de procéder vont être ajustées, tout comme le système informatique ou la façon de réaliser un recours.

Pour un harcèlement psychologique, par exemple, la personne pouvait auparavant faire un recours devant la Commission des relations du travail, et un autre devant la Commission des lésions professionnelles si le harcèlement avait eu une conséquence médicale comme un stress post-traumatique ou une dépression. « Cela impliquait de tout recommencer une seconde fois, explique Me Lamarre. Désormais, on pourra regrouper les demandes devant un seul juge. »

Un tribunal régionalisé

« Nous étions déjà implanté régionalement contrairement à la CRT. » Désormais, c’est tout le Tribunal administratif du travail qui est accessible localement. 21 bureaux existent, aussi bien à Gaspé, qu’à Gatineau ou à Rouyn Noranda, avec des juges coordonnateurs, des salles d’audience, etc.

Cette volonté de créer une justice au plus près des Québécois, Me Lamarre l’exprime farouchement. « Ce que j’ai toujours aimé, c’est le droit qui touche les gens, qui a un impact direct sur leur vie. » Nommée présidente de feu la CLP en 2011, Me Lamarre a rejoint pour la première fois la Commission, alors appelée Commission d’appel en matière de lésions professionnelles, en 1989.

Barreau 79, diplômée de l’Université de Laval, elle a été choisie avec huit autres diplômés pour assister les neuf juges de la Cour Suprême du Canada. Elle est ainsi devenue assistante recherchiste pour le juge Louis-Philippe Pigeon. Me Lamarre détient une scolarité de maîtrise. Attirée par le droit criminel et le droit civil, elle s’oriente vers le travail auprès des jeunes délinquants.

Chargée d’enquêtes

Sa carrière fait un bond soudain lorsqu’à tout juste 28 ans, elle rejoint la Commission des droits de la personne à la direction des enquêtes comme commissaire enquêteur. « Je présidais des enquêtes en matière de discrimination sexuelle et raciale, des enquêtes de type contradictoire.» Un poste où elle fait véritablement ses premières armes. Durant les six années qu’elle y passe, elle se voit confier une enquête d’un genre particulier.

« Il y avait eu une plainte quant aux conditions de détention des femmes dans les prisons, se souvient Me Lamarre. Durant un an, je me suis rendue dans toutes les prisons pour comparer les conditions de détention entre les hommes et les femmes, leur accès aux soins, la possibilité de travailler au sein du milieu carcéral… J’ai rendu un rapport d’enquête vraiment très volumineux au Ministre de la Justice! »

Pour l’assister dans ses nouvelles fonctions de présidente, Me Lamarre peut compter sur le soutien de trois vice-présidents, issus de la CLP et de la CRT.

Les trois nouveaux Vice-présidents:

Me Michèle Carignan, 59 ans, Barreau 81, nouvelle Vice-présidente de la division de la santé et de la sécurité du travail, issue de l’Université de Montréal. Elle était Commissaire responsable de l'administration des bureaux régionaux de Québec et de la Mauricie–Centre-du-Québec depuis 1998, et avait été commissaire d’appel. Parallèlement, Me Carignan a été chargée de cours en santé et sécurité de travail à l’Université de Montréal. Elle a commencé sa carrière en pratique privée en 1981 chez Beaumier, Richard & associés.

Me Lucie Nadeau, 55 ans, Barreau 85, issue de l’Université de Montréal, devient également Vice-présidente à la qualité et à la cohérence. Pour ce mandat, elle sera en charge de la formation et d’attester de la qualité rédactionnelle des rapports. Elle travaillait auparavant comme Vice-présidente au sein de la Commission des lésions professionnelles dépendant du Tribunal administratif. Entre 1992 et 1998, elle a également été avocate, agente de recherches au sein de la Commission d’appel en matière de lésions professionnelles. Elle a également été en pratique privée de 87 à 92 au sein du cabinet Nadeau, Trudel et Raymond, et trois ans avocate au sein de la Commission des droits de la personne du Québec.

Me Jean Paquette, diplômé en droit de l’Université d’Ottawa et d'une scolarité de doctorat de l’Université de Montréal, devient aussi Vice-président du tribunal administratif du travail, des divisions des relations du travail, des services essentiels, de la construction et de la qualification professionnelle. Il travaillait jusqu’ici comme commissaire au sein de la Commission des relations du travail depuis 2001 et oeuvrait auparavant au sein du Ministère du Travail. Au début de sa carrière, il a été avocat en pratique privée, puis coordonnateur des ressources humaines. En parallèle, Me Paquette était chargé de cours au sein de l’Université de Montréal. Il est le seul des trois Vice-présidents à être issu de la CRT.
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