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You’re Fired!

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Caroline Haney

2007-06-15 11:19:00

Cette phrase, désormais rendue célèbre par le magnat de l’immobilier newyorkais Donald Trump dans son émission de téléréalité, The Apprentice, est vide de sens jusqu’au jour où ..…

Votre patron vous convoque pour votre évaluation annuelle, comme c’est bien souvent le cas ces temps-ci. Vous travaillez bien, on n’a rien à vous reprocher, vous avez même fait quelques bons coups. Vous vous démenez comme un diable dans l’eau bénite pour dégoter de nouveaux clients.

Vous pensez donc être convoqué pour parler de votre augmentation salariale annuelle. On vous annonce soudainement que vos services sont appréciés mais qu’on doit malheureusement vous laisser partir!
On invoque alors : manque de travail, changement d’orientation du bureau, perte d’un client important, travail effectué par des juniors à moindres coûts pour satisfaire le client etc…

Dans certains cas on a pu voir venir le coup, par exemple dans le cas d’un manque de travail chronique ou perte du seul et unique client qui fait vivre le département. Par contre, quand on est face à une baisse de travail récente qu’on croit temporaire ou qu’il s’agit d’un motif hors de notre connaissance, le choc est brutal.

On passe alors par plusieurs étapes : l’incrédulité, le doute, la honte, la rage, la peur….Quand vais-je retrouver un nouvel emploi.

L’urgence de trouver du boulot n’est pas la même dans tous les cas. On peut vous proposer alors de rester au bureau jusqu’à ce que vous trouviez du travail. Certains bureaux vous permettent de rester jusqu’à un an et vont vous appuyer dans vos démarches. D’autres vous offriront un « package » de quelques mois et vous donneront l’option de rester au bureau durant cette période, de retourner à la maison ou vous raccompagneront jusqu’à la porte faisant suivre vos effets personnels.

S’agit-il d’une décision basée sur une réalité d’affaires? Ou d’une réflexion sur votre qualité d’avocat? Peu importe le motif et la façon dont se fait la mise à pied, il faut se mettre à pied d’œuvre tout de suite car pour trouver, il faut CHERCHER.

Un emploi, ça ne tombe pas du ciel, il faut être proactif. La grande majorité des postes se comblent encore aujourd’hui par le bon vieux « bouche à oreille ». Les affichages ou les recruteurs constituent un phénomène marginal. Sera-t-il difficile de trouver du boulot?

Ça dépend.

-Des efforts que vous allez y mettre. Si vous restez à la maison à attendre, la réponse est oui! Peu de postes sont affichés ou passent par les recruteurs et qui plus est, vous serez alors en compétition avec une tonne d’autres candidats qui ont vu l’affichage ou ont été contactés. Si vous faites une démarche directe et proactive, vous risquez d’être seul ou parmi un nombre restreint de candidats. Vous pouvez même, en contactant un employeur potentiel, lui donner l’idée d’ouvrir un poste! Qui sait…

-De votre niveau d’expérience et de votre champ de pratique. Un associé sans clientèle à taux horaire élevé peut avoir plus de difficulté qu’un junior, moins cher et qui peut être « ré-entraîné » plus facilement. Si vous pratiquez dans un champ hyper spécialisé et qu’il y a peu de postes dans ce domaine, la prochaine ouverture peut être loin dans le temps….

-Du moment. Chercher un emploi en été alors que peu de processus de recrutement sont mis en branle est plus long que de chercher au printemps ou à l’automne, périodes plus actives.

Comment se donner les meilleures chances de trouver du boulot?

D’abord, soyez proactifs, comme nous l’avons déjà mentionné. Ensuite, gardez l’esprit ouvert. Ne soyez surtout pas difficiles.

-Ne soyez pas gourmand sur le plan salarial. Si vous coûtiez trop cher pour votre ancien employeur, un employeur potentiel peut penser de même. Vos attentes salariales peuvent être irréalistes par rapport au marché d’aujourd’hui et feront peur. Soyez flexibles et voyez votre prochain salaire comme une occasion pour vous repositionner, un tremplin, une occasion d’apprendre.

-N’ayez pas de préjugés. Soyez prêt à considérer les postes : à contrat, à la pige, remplacement de congé de maternité ou de maladie. Mieux vaut travailler en attendant de trouver quelque chose de permanent. Un emploi temporaire peut aussi se transformer en emploi permanent! Considérez aussi un plus petit bureau ou plus petite entreprise. Ça peut vous réserver d’agréables surprises.

-Profitez-en pour suivre une formation additionnelle. Certes, il y a un coût financier, mais avez-vous vraiment les moyens d’attendre à ne rien faire. On vous a peut-être mis à la porte parce que vous pratiquiez dans un champ où il y a moins de demande. Allez chercher des compétences plus à la mode! Ou profitez-en pour faire des études supérieures ou vous réorienter complètement. Il faut mettre toutes les chances de retrouver du boulot de son côté.

Oui, on a tous entendu parler de quelqu’un qui a perdu son emploi et qui s’est recasé le lendemain; vous êtes peut-être l’un d’eux. Mais la grande majorité des gens y mettront temps et effort. N’oubliez pas : pour chaque personne qui accepte un poste, neuf autres ne sont pas sélectionnés. Conclusion : dans la gestion de sa carrière, il faut toujours garder un œil ouvert et avoir un plan B.

Il y a peut-être une épée de Damoclès au-dessus de votre tête, on ne sait jamais quand le couperet va tomber, ça n’arrive pas qu’aux autres...

''Caroline Haney'' est présidente de Recrutement juridique Haney, à Montréal
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