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ArcelorMittal a choisi le profit avant la sécurité des travailleurs, plaide le DPCP

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Radio-Canada Et Cbc

2025-01-08 13:30:21

Le procureur Claude Girard a terminé mardi deux jours de plaidoiries dans le cadre du procès d'ArcelorMittal. Source : Radio-Canada / Renaud Chicoine-McKenzie
Le procureur Claude Girard a terminé mardi deux jours de plaidoiries dans le cadre du procès d'ArcelorMittal. Source : Radio-Canada / Renaud Chicoine-McKenzie
Les deux jours de plaidoiries dans le cadre du procès d'ArcelorMittal viennent de se clôturer…



« ArcelorMittal se croit au-dessus des lois! » a tonné le procureur Claude Girard au deuxième et dernier jour de ses plaidoiries. Le DPCP a conclu mardi ses arguments contre la minière, qu’il accuse de négligence criminelle en lien avec l’accident de travail dont a été victime Jason Lemieux, le 7 juin 2019.

M. Lemieux était d’ailleurs assis au premier rang de la salle de cour au palais de justice de Sept-Îles, d’où il a écouté jusqu’à la toute fin les arguments du ministère public.

Dans sa plaidoirie, Claude Girard a fait valoir que le convoyeur de la mine du mont Wright qui s’est brisé et dont la chaîne a atteint le travailleur à la tête aurait dû être réparé bien avant l’accident.

Entre 2014 et 2019, 34 signalements au sujet du convoyeur ont été faits par des employés, a souligné le procureur. Selon M. Girard, « il est tout à fait impossible que l’accusée n’ait pas été au courant des problèmes » du convoyeur : claquement inhabituel, fuites d’huile et mauvaise tension dans la chaîne.

Toute la journée de mardi, le DPCP a tenté de convaincre la juge Vicky Lapierre qu’il s’agissait là de manquements répétés à la Loi sur la santé et la sécurité au travail par ArcelorMittal et que ceux-ci étaient symptomatiques d’une culture d'insouciance par rapport à l’intégrité physique des employés.

Mais le ton du procureur est monté d’un cran encore lorsqu’il a été question des jours qui ont précédé l’accident. Le comportement du convoyeur inquiétait alors de nombreux employés, selon M. Girard, à un point tel qu'une réunion d’urgence s'est tenue à ce sujet.

Or, ArcelorMittal a décidé à ce moment de continuer de faire fonctionner le convoyeur jusqu’au 11 juin, jour où un arrêt était prévu.

Selon Claude Girard, « les décideurs auraient dû avoir une analyse de risque en main lorsqu’ils ont pris cette décision. Mais ils n’en avaient pas, et ce qui a prédominé, c’est le risque financier pour l’entreprise, et non le risque pour les travailleurs ».

Quelques jours après cette décision, le convoyeur a finalement lâché, alors que Jason Lemieux s’affairait à huiler l'appareil. Il traîne toujours des séquelles de la blessure qu’il a subie.

Pendant deux jours, l’avocat de la défense Michel Massicotte est resté coi, assis en salle à prendre des notes. Ce sera bientôt à son tour de déployer ses arguments à la défense d’ArcelorMittal.

Jeudi et vendredi lui sont réservés à cet effet. Ce sont les deux derniers jours d’audience de ce procès qui dure depuis bientôt un an et qui en est à sa 29e semaine d'audience.

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