Coupable d’outrage

Marie Pâris
2013-12-02 15:00:00

Comme le rapporte le Financial Post, c’est Heydary Hanilton PC, le cabinet de Me Javad Heydary, l’avocat torontois qui les représentait lors des procès, qui a reçu l’argent pour ses clients en avril dernier.
Après une longue attente sans recevoir un seul centime, et soupçonnant - à juste titre - un mauvais tour de leur avocat, les Abuzour ont fini par faire appel à un de ses confrères, Me Ray Thapar du cabinet Simmons, da Silva & Sinton, pour poursuivre le voleur en justice.
Le couple a donc déposé une requête auprès d’un juge de l’Ontario, demandant à ce que Me Haydary et son cabinet remboursent au moins 2,1 millions de dollars sur la somme totale qui était supposée leur être versée.
Demande acceptée: le juge a donné à l’avocat quatre jours - soit jusqu’au 14 novembre - pour payer et apporter la preuve que le cabinet détenait au moins 1,5 million de dollars de la somme dûe au couple.
Défenseur des petites gens

Vendredi dernier, la Cour supérieure de l’Ontario a déclaré l’avocat coupable d’outrage alors que celui-ci ne s’est pas présenté, rapporte The Globe and Mail. L’audience de fixation de la peine se tiendra le 17 décembre prochain, et l’avocat encourt la prison et/ou une peine d’amende.
Me Heydary fait également l’objet d’une enquête du Barreau de l’Ontario. Suite à l’affaire, le Barreau a pris le contrôle du cabinet de l’avocat, à savoir les dossiers clients, rapports et comptes bancaires de ses bureaux de Mississauga et Toronto. 11 des 15 avocats travaillant dans le cabinet d’avocats auraient démissionné.
Un des avocats chargé de l’enquête pour le Barreau a fait savoir que les différents comptes du cabinets totalisent 319 000 dollars, soit trois millions de moins qu’il ne devrait y avoir (tiens, bizarre), et que selon lui Me Haydary aurait quitté le pays le 15 novembre dernier, soit un jour après que le juge lui ait ordonné de reverser les sommes aux clients.
Il serait depuis impossible de le rejoindre.
Apparemment, il serait d’abord parti à Dubai, puis se serait rendu en Iran pour voir un oncle malade. L’avocat était censé être de retour au Canada le 25 novembre.
Ironie de la situation, l’avocat s’était forgé la réputation d’être un défenseur des petites gens, publiant des communiqués et organisant des conférences de presse pour parler de ses efforts dans la lutte contre les fraudes.