Décès d’un ancien juge de la Cour du Québec

Raymond Séguin, juge à la retraite de la Cour du Québec, s'est éteint à l'âge de 81 ans.

Originaire de Val d’Or, Raymond Séguin a été admis au barreau en 1968. La même année, il ouvre son cabinet, qui accueillera notamment Jean-Pierre Plouffe, un futur juge de la Cour supérieure.

En 1980, Raymond Séguin est nommé juge de la Cour municipale de Hull, une fonction qu’il occupe en plus de sa pratique privée spécialisée en droit civil.

En 1996, Raymond Séguin est nommé juge de la Cour du Québec, à la chambre criminelle et pénale et à la chambre de la jeunesse de Gatineau. En entrevue avec le journal Le Droit, le nouveau juge souligne que l’annonce n’est pas une bonne nouvelle pour son épouse.

« «Je lui ai annoncé hier qu'elle venait de perdre son travail», déclare-t-il, car son épouse était aussi sa secrétaire au sein de son cabinet de pratique privée établi à Gatineau depuis 1968.

Raymond Séguin deviendra juge coordonnateur au palais de justice de Gatineau. En 2009, le juge Séguin s’était dit inquiet de l'ascension du phénomène des gangs de rue dans la région. C’était quelques mois avant son départ à la retraite.

Au moment de se retirer, Raymond Séguin avait souligné la considérable quantité de travail accomplie par les juges de la Cour du Québec, notamment les soirs et les fins de semaine. Il avait également confié que les affaires d'agressions sexuelles sur des enfants étaient les plus difficiles qu'il ait eu à entendre, disant qu’il était impossible de s’habituer à cela.

Sur la page de l’avis de décès, les témoignages sont nombreux de la part d’autres juges à la retraite de la Cour du Québec.

« J'ai eu le plaisir de plaider devant Raymond pendant des années à Hull en titre que substitut du procureur général mais j'ai surtout eu le privilège de le revoir alors que j'avais été nommé juge. Un homme admirable » rend hommage Marc Bisson.

Les anciens juges Marie Pratte et Jean-François Gosselin saluent « un collègue d’une grande bonté, d’une grande amabilité et d’une grande générosité. Il a exercé ses fonctions avec rigueur et sagesse, avec toute la discrétion qui le caractérisait. »

« Raymond fut mon collègue et partenaire de bureau pendant 18 ans…Nous avons partagé nos peines, nos joies et nos inquiétudes personnelles et professionnelles pendant toutes ces années.

Il fut un ami et un confident extraordinaire. Il était à l’écoute de tous les collègues, du personnel, et de tous les justiciables », relate Nicole Gibeault, juge retraitée de la Cour du Québec. « Ce fut un honneur et un grand privilège de partager toutes ces années professionnelles avec Raymond… un homme bon, juste et dévoué. »

L'Association des avocats de la défense de l’Outaouais fait part de sa « tristesse » en présentant ses condoléances à la famille du défunt, tandis que l’avocat Richard Laflamme écrit que de son « ancien collègue, je conserve le souvenir d’un homme sage d’une grande bonté et d’un dévouement exceptionnelle envers ses collègues et les justiciables. Sans compter son extraordinaire sens de l’humour. »

Raymond Séguin était le frère de Yves Séguin, qui a été ministre du Travail du deuxième gouvernement de Robert Bourassa.

Raymond Séguin laisse dans le deuil son épouse Irene Schingh Séguin, ses quatre enfants, ses petits-enfants et son arrière petit-fils.