Demande d'autorisation d'action collective contre les Oblats
Radio -Canada
2018-03-30 14:00:00
La demande, proposée par le cabinet d’avocats Arsenault & Lemieux, découle d'allégations d'inconduites qui auraient été commises dans des communautés innues de la Basse-Côte-Nord.
Les indemnités réclamées en dommages moraux sont de 300 000 $ par victime. Si elle est autorisée, l'action collective représenterait un groupe de 25 à 30 victimes, chiffre qui pourrait évoluer, selon l'avocat Alain Arsenault.
Les modalités de la demande font en sorte que toute personne qui aurait été agressée sexuellement par des Oblats de 1950 à 2018 pourrait se joindre à l'action collective.
Les présumées victimes sont autochtones et non-autochtones, et incluent Noëlla Mark, l'Innue de la communauté d'Unamen Shipu qui désire intenter l’action collective. La demanderesse affirme avoir été agressée sexuellement par le père Alexis Joveneau – « considéré comme le véritable chef de la communauté », écrit-elle dans le document de poursuite – dès l'âge de 9 ans.
« La défenderesse (la congrégation) savait ou devait savoir que le Père Alexis Joveneau agressait sexuellement des personnes sous sa responsabilité ou à l’occasion des activités de la défenderesse », peut-on lire dans le document.
En novembre dernier, des membres de la communauté innue ont accusé le père Joveneau d'agressions répétées pendant quatre décennies lors de témoignages livrés à l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA), à Maliotenam.
La congrégation a récemment présenté ses excuses aux victimes présumées du père Joveneau, mort il y a plus de 25 ans.
L'avocat québécois Alain Arsenault, qui a quitté l'ENFFADA en janvier dernier, a rencontré dans les derniers mois plusieurs des victimes innues, à leur demande. « La dénonciation à l'Enquête nationale a réveillé beaucoup de choses », affirme-t-il à Radio-Canada.