Embaucher un robot avocat : ils l’ont fait!

Julien Vailles
2016-05-16 13:15:00

Il n'est peut-être plus si loin de la vérité : en effet, selon le site Sudouest.fr, l'intelligence artificielle « Ross, l’avocat super-intelligent » vient d'être implantée par le cabinet Baker & Hostetler LLP. Ce robot peut non seulement lire, comprendre et analyser, mais il parvient aussi à produire des solutions.
Au fur et à mesure de son travail, l'appareil peut apprendre de ses erreurs et ainsi travailler plus efficacement et de plus en plus vite. Plus il est utilisé, plus il devient efficace : il emmagasine toute information et s’en sert pour mieux outiller ses recherches...un peu comme le fait un avocat junior.
Le grand avantage par rapport à ses collègues humains est qu'il n'a pas à prendre de pauses, à manger ou à dormir.
Un milliard de documents en une seconde!
Ce travail est le produit de Watson, un programme informatique conçu par le géant IBM. Le site consacré à « Ross » indique que celui-ci peut fournir des réponses précises et instantanées, appuyées par des sources, à des questions juridiques posées dans un langage courant. Il peut aussi faire des recherches de manière autonome et filtrer les résultats pour sélectionner ceux qui peuvent affecter, positivement ou négativement, l’affaire en cause.
En effet, les informations juridiques pertinentes se retrouvent souvent sous forme de texte suivi. Les technologies actuelles ne reposent que sur la recherche par mots-clés, ce qui est souvent imprécis. Pour cette raison, il est difficile pour une personne de synthétiser rapidement des documents légaux. « Ross », lui, peut analyser plus d’un milliard de ces documents en une seconde.
Remplacer l’avocat?
Malgré tout, ses résultats phénoménaux doivent être pris avec une pincée de sel. Ainsi, selon le site AboveTheLaw, « Ross » ne peut pas, pour l’instant du moins, remplacer complètement un avocat expérimenté; son rôle est présentement limité à celui d’assistant.
Ainsi, il semblerait donc que ce ne sont pas les avocats eux-mêmes qui soient les plus à risque, mais bien les techniciens juridiques qui pourraient se voir presque entièrement remplacés par de tels systèmes informatisés d’ici 20 ans.
Pour l'heure, « Ross » œuvre dans un gros dossier en droit de la faillite, où il collabore avec cinquante juristes. Mais dans un avenir rapproché, saura-t-il piloter des dossiers et même les plaider? Assistera-t-on à une robotisation du métier au détriment des avocats et de leurs assistants?