En janvier, ça divorce!

Agence Qmi
2014-01-16 15:00:00

Les enfants entrent souvent en ligne de compte lorsqu’un couple décide de se séparer et c’est ce qui en pousserait plusieurs à attendre que les Fêtes passent pour entreprendre les démarches.
Beaucoup d’appels
À son cabinet de Montréal, le mois de janvier est, avec le mois de septembre, la période où elle reçoit le plus de nouvelles demandes de consultations pour entamer des procédures de divorce ou de séparation.
Même chose pour Me Sylvie Schirm, avocate en droit de la famille depuis 25 ans, pour qui le mois de janvier est aussi plus pris par ce genre de dossiers.
«On a beaucoup plus de téléphones et de nouveaux dossiers », assure-t-elle.
Et ce phénomène ne serait pas propre au Québec.
En Angleterre, le premier jour du retour au travail après la période des Fêtes est couramment appelé «Journée du divorce».
Selon le Daily Mail, il s’agirait de la journée la plus occupée de l’année pour les demandes de divorce dans les cabinets d’avocats. Le mois de janvier y serait aussi très achalandé.
Pas étonnant

«(En parallèle), ces deux périodes de l’année sont celles où les gens sont plus engagés à commencer de nouveaux processus de toutes sortes», relève-t-il.
Marqueur de temps
En effet, les moments qui marquent le temps, comme le passage à la nouvelle année ou les dates d’anniversaires (mariage, naissance, décès, etc.), par exemple, favoriseraient la réflexion et faciliteraient le passage à l’acte.
« Ce sont des moments d’accouchement de décision, qui provoquent des bouillonnements, des retours sur l’expérience et qui font que les gens ont tendance à vouloir poser des gestes ou prendre des décisions qui ont peut- être été retardées » , renchérit Abdelghani Barris, thérapeute conjugal.
Mais, si ces moments sont propices aux bilans, Louise Roberge, psychologue et thérapeute, souligne pour sa part que le couple est couramment mis à l’épreuve au fil du temps. «La naissance d’un enfant, la maladie ou la retraite sont autant de moments qui poussent le couple de se réajuster », précise-t-elle.
Attendre pour ne pas gâcher les Fêtes
Ne pas gâcher les Fêtes motiverait aussi une bonne partie des couples à attendre janvier pour entreprendre des démarches de séparation et le nouveau départ escompté.
Pour d’autres couples, le bien-être des enfants et le fait ne pas vouloir alarmer la famille élargie pendant cette période normalement dédiée aux réjouissances entreraient également en ligne de compte.
«Plusieurs m’ont dit qu’ils ne voulaient pas interrompre les Fêtes pour les enfants, note Me Goldwater. Il y a un voyage de prévu, une sortie à Tremblant (et) ils veulent laisser une dernière chance aux enfants d’avoir la paix, même chose pour les grands-parents… Vous savez, ça prend deux personnes pour faire un couple, mais quand il se quitte, c’est tout le monde que ça touche.»
Dommages collatéraux

«(Aussi) les couples passent plus de temps libre ensemble pendant le temps des Fêtes et il arrive qu’ils s’aperçoivent que ça ne marche plus», indique-t-elle.
Marc, 25 ans, a justement attendu que Noël et le jour de l’An soient derrière lui pour mettre fin à son union des cinq derniers mois avec son ex-copain.
«Cinq mois ça ne semble pas beaucoup, mais ça l’est pour un couple gai», précise-t-il.
Il a pensé à quitter son conjoint tout le mois de décembre après s’être aperçu que plusieurs aspects de sa personnalité ne cadraient pas avec ses valeurs. Mais, quand il l’a vu, vers le 12 décembre, il n’a pas pu le faire. Ni le 19 décembre, six jours avant Noël.
«J’avais atteint un point de non-retour», affirme-t-il.
Manque d’intimité
Insatisfactions, divergence d’opinions
Désaccord sur la manière d’élever les enfants
Problèmes financiers
Partage des tâches
Chiffres:
Au Canada, c’est après 3 ans de mariage que les risques de divorce sont les plus élevés, soit 32 pour mille couples.
Cette proportion chute avec les années: 30 pour mille après six ans, 14 pour mille après 15 ans, 4 pour mille après 30 ans.
Au Québec, 1 mariage sur 2 se terminerait par un divorce dans un horizon de 30 ans.
C’est plus élevé que les dernières prévisions canadiennes, qui étaient de 40,7% en 2008, selon Statistiques Canada.
Au Québec, en 2012, 65% des mariages unissaient deux époux n’ayant jamais été mariés légalement. Il y a donc remariage pour au moins 1 des 2 conjoints dans 1 mariage sur 3.