Le mystère des chaussettes... résolu !

En plus de déclencher une véritable vague de solidarité dans les cabinets de la province.

L'adage marketing « parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en ! » s’applique très bien à ce petit paquet publicitaire qui accompagne l’édition de janvier du journal du Barreau… et qui a fait beaucoup parler en peu de temps.

« Nous nous sommes tous demandés ce que nous pouvions bien faire de ce bas de laine orphelin ! », lance Paul Dery-Goldberg, avocat chez Spiegel Sohmer.

Comme les quelque 23 000 membres du Barreau du Québec, Me Dery-Goldberg a reçu un emballage publicitaire dans lequel un bas de laine faisait la promotion des Fonds de placement du Barreau du Québec.

Quelques heures plus tard, il reçoit le message de sa collègue Alexandra Nicol, avocate chez Borden Ladner Gervais, lui suggérant de constituer des paires et de les remettre à une œuvre de charité.

L’idée a fait son chemin rapidement à travers les cabinets et à la fin de la journée, des collectes de chaussettes se sont organisées ici et là.

De Grandpré Chait, Fasken, McCarthy, Blakes, ROBIC, Heenan Blaikie, Langlois Kronström Desjardins, autant de cabinets qui ont décidé de remettre leurs bas de laine à des organisations telles que l’Armée du Salut, Dans la rue et Mission Old Brewery.

Un coup de marketing inusité

Au-delà de la vague de solidarité qu’il a suscité dans les bureaux d’avocats, le coup marketing a aussi semé plusieurs réactions mitigées de la part des juristes.

« Le concept publicitaire est sympathique et a réussi à susciter notre attention », conclut Me Dery-Goldberg. Mais pour l’instant, comme l’explique l’avocat, les discussions tournent surtout autour des chaussettes, et non sur les fonds de placement.

Coup de marketing réussi ? Il encore tôt pour savoir si la publicité va aider les Fonds à être mieux connus, croit Karine Simoes. Celle-ci est la directrice générale et chef de la conformité de la Corporation de services du Barreau du Québec. C’est elle qui se cache derrière le concept de la campagne publicitaire.

Elle explique que le but premier de la publicité était de susciter l’attention des lecteurs vers les Fonds qui ont maintenant 25 ans. « En pensant à ce concept, nous avons aussi voulu encourager implicitement nos membres à constituer des paires avec leurs collègues afin de les remettre à des personnes ou organismes dans le besoin. Nous sommes heureux que les initiatives soient aussi nombreuses et rapides! ».

Elle ajoute au passage que le Barreau collecte aussi les bas et le fera à partir de ses kiosques aux congrès qui se tiendront à Saguenay en février et à Montréal à la fin mai.

Pour Me Simoes, il est important que tous soient avisés que la campagne publicitaire, qui a lieu une fois par année sous différents thèmes pour la saison des REER, « n’a pas coûté plus cher qu’à l’habitude ».

De plus, aucun sou des cotisations des membres du Barreau n’est utilisé pour les campagnes marketing. Celles-ci sont plutôt financées par la Corporation des services, un organisme à but non-lucratif, précise Me Simoes.

« Nous voulons attirer l’attention de nos membres sur les trois différents fonds offerts qui se trouvent tous dans les meilleurs classements pour leur performance. Par exemple les Fonds obligations et actions ont été tous deux au premier rang de leur catégorie en date du 30 novembre 2012. »

Une stratégie à reconsidérer

Pour l’avocate Alexandra Nicol, l’une des instigatrices de la vague de dons de chaussettes, il aurait été bien que l’emballage publicitaire contienne une note incitant les membres à passer à l’action.

« Il est certain que les bas pourront servir à réchauffer de nombreux pieds plutôt qu’à remplir les poubelles », indique celle qui fait partie du conseil consultatif de l’Armée du Salut.

C’est un petit geste qui peut faire la différence, renchérit-elle.

« Si l’ensemble des membres du Barreau se mobilisent, ce sont près de 11 000 paires de chaussettes qui pourront aider plusieurs à traverser le froid et la neige. Une occasion à ne pas manquer ! »