Le Tribunal du travail annule la suspension d’un délégué syndical au Reine Elizabeth
Radio Canada
2024-08-27 10:15:36
Le Tribunal du travail vient d’annuler la suspension d’un délégué syndical d’un hôtel de luxe montréalais. Qui sont les avocats?
Le Tribunal administratif du travail a annulé la suspension d'un délégué syndical à l'hôtel Le Reine Elizabeth, jugeant que la mesure disciplinaire imposée par l'employeur n'était qu'un « prétexte pour entraver le travail des représentants syndicaux ».
Le délégué, représenté par Alain Savard, qui est employé de l'hôtel et vice-président du syndicat local, avait été suspendu pour deux jours, en décembre dernier.
L'employeur, représenté par Me Laurence Bourgeois-Hatto du cabinet Langlois, lui reprochait d'avoir tenu des propos mensongers, d'avoir eu un ton condescendant à l'endroit de ses supérieurs et d'avoir fait preuve d'insubordination en indiquant à des collègues de travail qu'ils pouvaient quitter leur poste pour assister à une assemblée syndicale.
Le délégué niait ces reproches et affirmait avoir agi dans le cadre de ses fonctions syndicales.
« Ton condescendant » et « propos mensongers »
L'employeur soutenait que le reproche quant au « ton condescendant » venait du fait que le délégué « était insistant au point d'être arrogant ».
Or, le Tribunal a jugé que, lors de cette journée, « en allant rencontrer le directeur de la réception pour discuter du nombre d'employés qui (devaient) être libérés pour assister à l'assemblée générale, le plaignant (avait agi) clairement dans le cadre de ses fonctions syndicales ».
Pour ce qui est du reproche concernant des propos « mensongers », le Tribunal a estimé qu'il s'agissait alors de perceptions différentes de part et d'autre.
Quant au troisième reproche, soit celui d'avoir incité des collègues à quitter leur poste pour se rendre à une assemblée syndicale, le Tribunal a déclaré ceci : « la preuve ne permet donc pas de conclure que le plaignant a incité les autres employés à quitter leur poste sans permission ».
Annulation de la suspension
Après avoir entendu la preuve, le Tribunal a jugé que « les motifs invoqués par l'employeur pour justifier une mesure disciplinaire (étaient) en fait un prétexte pour entraver le travail des représentants syndicaux ».
Il a donc annulé la suspension de deux jours et ordonné aussi à l'employeur de verser au travailleur une indemnité équivalant au salaire et aux avantages dont il avait été privé.