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Les avocats du Barreau en grève!

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Marie-Ève Buisson

2025-03-19 15:00:53

Me Dominique Jolin. Source : Courtoisie
Me Dominique Jolin. Source : Courtoisie
Surcharge de travail, bas salaires… Des avocats syndiqués du Barreau du Québec déclenchent la grève.

Les négociations difficiles entre le Barreau du Québec et les avocats syndiqués représentés par le Syndicat des employé.es professionnel.les et de bureau (SEPB-571) ont atteint un point de rupture. Face à l’impasse, une quarantaine d’avocats déclencheront une journée de grève le 26 mars prochain.

Me Dominique Jolin, avocate et présidente du syndicat des employés du Barreau du Québec, explique que cette grève est devenue inévitable après des mois de discussions infructueuses.

« On arrive un peu à ce que j’appelle un cul-de-sac dans nos négociations. La grève devient un moyen de faire entendre nos demandes. Évidemment, les négociations et les journées de conciliation que nous avons eues jusqu’à maintenant n’ont pas donné les résultats escomptés », affirme-t-elle.

Les avocats syndiqués réclament une amélioration des conditions salariales, une réduction de la surcharge de travail et des ajustements au régime de retraite.

Les négociations ont débuté il y a près d’un an, sans parvenir à une entente. Après l’échec des discussions, les parties ont eu recours à un conciliateur, mais là encore, aucun progrès significatif n’a été réalisé.

Face à cette impasse, 95 % des avocats syndiqués ont voté en faveur de la grève en décembre dernier. Une deuxième journée de grève est d’ailleurs déjà prévue, et d’autres moyens de pression pourraient suivre si aucune entente n’est conclue.

« On va voir… Si on n’obtient pas écho à nos demandes, il y aura certainement d’autres moyens qui vont être envisagés », prévient Me Jolin.

Conditions de travail

La surcharge de travail est l’un des enjeux majeurs soulevés par le syndicat. Selon Me Jolin, le volume de dossiers a explosé depuis la pandémie.

Un communiqué du SEPB souligne que cette charge de travail accrue a des conséquences directes sur les avocats, qui se voient contraints de travailler en dehors de leurs heures rémunérées.

« Nous nous voyons régulièrement obligés de travailler bénévolement les soirs et parfois même les fins de semaine afin de garder la tête hors de l’eau. On ne peut pas soutenir ce rythme plus longtemps », déplore le syndicat.

Pour calmer le jeu, la direction affirme qu’elle est en pleine transformation numérique qui va, semble-t-il, alléger et faciliter le travail des avocats.

« La numérisation ne fera pas disparaître les dossiers comme par magie, la technologie a des limites. On gère des dossiers qui impliquent des humains. Selon notre évaluation, la transformation numérique aura peu d’impact sur notre surcharge de travail », ajoute Me Jolin.

Sur le plan salarial, l’offre patronale « représente un recul par rapport à ce que le gouvernement a concédé à ses professionnels du secteur public et pour nous, c’est inacceptable. La rémunération a une influence directe sur la rétention et l’attraction de professionnels de qualité », explique le syndicat.

Le Barreau réagit

Catherine Ouimet. Source: LinkedIn
Catherine Ouimet. Source: LinkedIn

Le Barreau du Québec a réagi par l’entremise de sa directrice générale, Me Catherine Ouimet, qui assure que l’organisation demeure ouverte au dialogue.

« Le Barreau du Québec a pris acte de la décision du syndicat des membres de son personnel, soit 40 avocats syndiqués sur plus de 200 employés, de déclencher une grève le 26 mars. En tant qu’employeur responsable, nous demeurons ouverts et de bonne foi afin d’en arriver à une entente négociée, dans les meilleures conditions et les meilleurs délais possibles. », dit-elle par courriel.

Me Ouimet ajoute que le Barreau a déjà formulé des offres rejetées par le syndicat, et que l’organisation a mis en place un plan de continuité des affaires pour assurer la protection du public et le maintien des services.

Dominique Jolin, de son côté, espère que l’employeur comprendra « enfin l’importance de cette négociation afin d’éviter de considérer des moyens de pression plus drastiques et de devoir même envisager la grève générale illimitée ».

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1 commentaire
  1. cry me a river
    Les avocats du barreau qui travaillent 35h semaines en travaillent maintenant 42 ? Give me a break.

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