Les psychiatres dénoncent la «manipulation» des avocats

Agence Qmi
2014-02-07 09:00:00

«Peut-être qu’il va falloir passer à travers 27 personnes avant de trouver quelqu’un qui va dire ce que l’on veut. Sur n’importe quel sujet, on peut trouver quelqu’un qui va dire ce que l’on veut», a estimé la Dre Karine J. Iguarta.
Les experts au service des avocats
Cette dernière considère qu’il existe actuellement une iniquité dans le système de justice de la province par rapport à la façon dont sont nommés les experts.
«Même si je vais donner toute mon opinion, l'avocat ne va pas s'en servir parce que c'est sa job de défendre son client. Si l'expert est nommé par le tribunal, il va vouloir toute l'information, pas juste celle qui favorise l'une des parties», a déclaré la présidente.
Toutefois, la présidente de l’Association des avocats de la défense, Me Joëlle Roy, est contre cette idée. Elle estime que «le tribunal n’a pas la compétence» pour évaluer l’expertise d’une personne dans un domaine en particulier.
Obligation de divulguer les experts contactés?
L’AMPQ recommande également la constitution d’une banque d’experts reconnus, qui serait ainsi susceptibles d’être évalués par le Collège des médecins.
«Le seul fait d’avoir un diplôme en psychiatrie ne fait pas qu’on est expert sur tous les sujets. (…) Certains avis peuvent être plus éclairés que d’autres», a laissé savoir le psychiatre, Dr Martin Tremblay.
Par ailleurs, l’AMPQ est d’avis que les avocats devraient être obligés de divulguer le nombre d’experts contactés, un concept que rejette Me Joëlle Roy.
«On n’a pas à divulguer ces informations à qui que ce soit. Ça fait partie du secret professionnel, je ne vois pas pourquoi ça changerait», selon elle.