L’intelligence artificielle peut-elle remplacer les juges?
Valentin Allain
2019-01-08 13:15:00
« Est-ce que la vision d’un juge inamovible, distant et omnipotent peut continuer d’exister à la lumière des innovations technologiques ? », voilà la question qu’il a posée à son public.
Et selon lui, quatre éléments sont à prendre en compte pour juger de la rentabilité d’une nouvelle technologie : le coût, l’efficacité, l’accès à la justice et l’autonomie. Dans le cas où ces critères sont respectés, la société va alors peser sur le système judiciaire pour faire appliquer ces nouveaux procédés.
Qu’en est-il actuellement?
Pour envisager un futur où l’intelligence artificielle est omniprésente, il faut déjà regarder ce qu’il se passe aujourd’hui. Comme on vous en parlait, la Cour d’appel de la Saskatchewan diffusait, le 2 octobre, pour la première fois en direct vidéo un procès.
De son côté, le ministère de la Justice se voit doté d’une enveloppe de 289 millions de dollars pour prendre le virage technologique. Un budget avec lequel le ministère souhaite banaliser l’utilisation de la visioconférence entre les établissements de détention et les palais de justice.
« Je pense qu’avec les nouveaux algorithmes, et une migration vers le numérique, dans la pratique du droit et dans la pratique des juges, ça va être un grand défi au cours des prochaines années », déclarait il y a peu Richard Wagner, le juge en chef de la Cour suprême du Canada.
Projection dans le futur
Dans sa conclusion, Aedit Abdullah note que les probabilités sont grandes dans les cas où les deux parties ne sont pas d’accord, pour qu’ils aient toujours l’envie de se présenter face à un juge.
Néanmoins, grâce à l’intelligence artificielle, l’exploration de données et la blockchain, la fonction va devoir évoluer pour tirer profit des nouvelles technologies.
Il termine son exposé en offrant une vision dans laquelle le juge viendrait à jouer un rôle secondaire, au moins en première instance. Un futur dans lequel machines et professionnels du droit seraient amenés à collaborer selon leurs compétences et les dossiers.
Les premières peuvent compter sur leurs qualités dans des domaines comme l’analyse de fichiers et les seconds sur leur apport humain, toujours essentiel au rendu de la justice.